Elle est pas belle ma salade ?!!!
Ce matin, l’autre info est à Amiens
C’est le Courrier Picard qui raconte une histoire qui devrait vous intéresser monsieur Gattaz. Une vendeuse de fruits et légumes a écopé d’une amende… Parce qu’elle criait trop fort sur un marché amiénois.
Comment ça ?
Les faits remontent au 19 juillet 2014. Manue, avec un e, vendeuse de fruits et légumes bien connue des habitués des marchés d’Amiens, vendeuse à son compte depuis 1990, se trouve sur le marché ouvert du beffroi dans le centre-ville d’Amiens. Elle donne de la voix comme tout marchand de légumes qui se respecte. La vente à la criée, ça s’appelle comme ça parce qu’on crie et c’est très bien comme ça.
Donc Manue défend ses légumes sans complexe. Il est 11h20. La police municipale en patrouille va lui coller deux procès-verbaux. Le premier pour dépassement de surface, il paraît que ses étals empiétaient de deux mètres sur le domaine public et l’autre pour avoir troublé "l’ordre du marché par des cris afin d’annoncer la nature et le prix de ses produits, pour attirer des clients ". C’est en tout cas ce que l’on peut-on lire sur l’ordonnance pénale. Il s'agit de faits réprimés par l’article R.610-5 du Code pénal.
Et là elle a reçu les amendes …
Manue a reçu il y a quelques semaines les deux amendes, incluant les frais de procédure. 122 euros au total, moins 20% de remise en cas de paiement immédiat. Alors Manue a payé pour ne pas avoir de problèmes dans son travail mais elle ne comprend toujours pas pourquoi on l’a mise à l’amende. Depuis l’âge de 12 ans, elle fait les marchés et elle dit qu’elle n’a jamais vu ça. S’il y a bien un lieu où il est légitime de gueuler pour attirer le chaland c’est bien un marché. C’est comme ça souvent qu’on fait la différence avec la vendeuse d’à côté. Bien sûr Manue la maraîchère a sûrement la voix qui porte mais de là à être condamnée pour "trouble à l’ordre public", il y a de l’abus. Manue qui explique qu’elle a dissuadé ses clients de signer une pétition de soutien.
J’ai la chance de vous avoir devant moi, ce matin, monsieur Gattaz, vous le patron des patrons. Je n’ai pas un défenseur du Marché comme vous sous la main tous les jours, sachant que le Marché, le vôtre, descend évidemment, historiquement et sociologiquement, de ces petits marchés où Manue se fait entendre. Je vous demande donc monsieur Gattaz de manifester publiquement ce matin votre soutien à Manue la maraîchère. Vous pourriez même payer son amende, non ?
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