Photos volées
Ce matin l’autre info est au Canada…
Pour une histoire bien triste que raconte le Devoir de Montréal. Celle d’un très grand photographe de presse nommé Jacques Nadeau, le photographe du Devoir, qui s’est fait voler le fruit de 35 ans de carrière…
Cela représente près de 100 000 clichés, soit tout son travail depuis 1977. En juillet dernier, il s’est fait voler cinq disques durs où il conservait ses archives personnelles : ses projets, ses souvenirs de voyages, de reportages, des clichés de sa fille lorsque elle était enfant, aussi. Bien sûr le Service de police de Montréal enquête depuis juillet, mais Nadeau a peu d’espoir. La police travaille, en fait, sur une vengeance…
Des photos volées qui n'étaient pas sauvegardées
Jacques Nadeau voulait le faire pendant ses vacances cet été… Mais à présent tout a disparu et comme il a commencé la photographie "à l’ancienne" sur pellicule avant de passer au numérique en l'an 2000, il ne lui reste plus que quelques négatifs: pas plus de 5 % de sa production. Quant à la reconstitution de son œuvre grâce aux archives de journaux c’est inutile en raison de la mauvaise qualité des photos publiées dans la presse. Il ne lui reste donc plus comme il le dit poétiquement que des « bouts d’images » .
Un projet de livre comme une thérapie
Jacques Nadeau va publier un livre drôlement appelé « Photos trouvées » aux éditions Mediaspaul. Ce projet, c’est une bouée de sauvetage pour un homme qui explique, et on le comprend, qu’il ne fait pas de distinction entre les photos de sa vie et celles qu’il prend pour son travail. Le livre lui a quand même donné le courage de remettre la main sur environ 30 % du matériel disparu. Des clichés récupérés via des négatifs éparpillés, sur une dizaine de clés USB ou même dans la corbeille de son ordinateur…
Je n’ai pas encore lu ce livre qui n’est pas sorti mais je voulais raconter cette histoire qui parle d’une autre époque: une époque révolue. Aujourd’hui la moindre de nos photos minables est sauvegardée plusieurs fois dans nos smartphones et sur le cloud, ce nuage numérique qui nous surplombe. Pour perdre un cliché, aujourd’hui, il faut le vouloir, l’effacer volontairement. Un peu comme votre gouvernement qui efface chaque jour davantage l’Histoire dont il est issu. Vous avez remplacé Jaurès par Macron. Alors, ce matin, Najat Vallaud-Belkacem, je vous ai apporté une belle photo de Jean Jaurès. Vous savez, l’homme qui a écrit que “C'est en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source.”
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.