T'as vu l'info ? Les hommages à Johnny, ça ne supporte pas la médiocrité
La presse, rend largement hommage jeudi à Johnny Hallyday. Avec quelques fautes de goût. Cela n'a pas échappé à Guy Birenbaum.
Nous sommes jeudi 7 décembre et ce matin, je vais garder tous mes journaux. Mes "Journaux Hallyday". Tous. Moi qui aime le papier, je n’ai jamais vu ça. Je suis né en 1961. A part pour de Gaulle, Pompidou, Mitterrand, Giscard (oh ! ça va, on peut rire un peu), je n’ai jamais vu autant d’arbres abattus pour un seul homme : Johnny Hallyday. Il n’empêche qu’au milieu des photos géniales, comme la une de Libération, signée du plus grand, Raymond Depardon, quelques fautes de goût se sont glissées. La plus flagrante, la moins classe, c’est la pub d'un opticien à qui Johnny avait confié ses merveilleux yeux bleus : "Merci Johnny" dans Le Figaro et dans Le Parisien. Je ne suis pas sûr que le lendemain, ce soit très élégant.
Attention, c'est profond
Et puis, dans tous les hommages, il y a toujours une ou deux "signatures", comme on dit dans les médias, dont on se demande s’ils n’auraient pas mieux fait de passer leur tour. Je crois bien que la palme revient à l’écrivain de la télé : Yann Moix, celui qui a un avis sur tout et sur tous dans On n’est pas couché. Pour mon plus grand malheur, Yann Moix a aussi un avis sur Johnny et il signe dans Le Figaro un "portrait" de Johnny, intitulé Un mythe français.
Quand on se lance dans un exercice de style comme celui-là, il y a deux passages obligés à ne pas manquer. L’attaque du papier, et sa chute. Et là, c’est le drame dès l’accroche : "Il y a des hommes qui meurent moins que d’autres : c’est parce qu’ils ont plus vécu." On dirait le livre de Gérald Darmanin. Mais franchement, cette ouverture, ce n’est rien à côté de la chute. Je vous demande un effort de concentration parce que je n’ai rien lu de plus profond depuis les rédactions de CM2 de mes trois filles. Mesdames et messieurs, nous sommes le 7 décembre 2017. La phrase que je vais avoir l’honneur d’interpréter devant vous est de Yann Moix : "Une star est morte. Mais voici que dans le ciel, une étoile est née." Vous pouvez relire ça doucement : "Une star est morte. Mais voici que dans le ciel, une étoile est née." Bon je vais m’arrêter là. Faut pas m’en vouloir, Yann Moix. C’est parce que... je t’aime.
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