Tout est politique. Aider les Kurdes syriens : "C'est plus complexe que y'a qu'à, faut qu'on" répond le secrétaire d'État Jean-Baptiste Lemoyne
Les invités de "Tout est politique" sont notamment revenus, mardi 20 mars, sur la situation des Kurdes en Syrie.
Au lendemain du coup de gueule de Jean-Christophe Lagarde, le président de l'UDI, sur franceinfo, les invités de Tout est politique sont revenus, mardi 20 mars, sur la situation des Kurdes en Syrie.
Fer de lance de la lutte contre le groupe terroriste l'État islamique en Syrie, ces derniers se battent seuls face aux Turcs. Après Afrine, Ankara a annoncé sa volonté d'étendre son offensive à d'autres zones du nord de la Syrie.
L'extrait
Que peut-on faire pour nos alliés kurdes ? La question a divisé les invités de Tout est politique.
Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères : La France se bat pour obtenir des résolutions au conseil de sécurité qui sont votées, mais il y a un certain nombre de puissances qui font en sorte que cela ne puisse pas entrer en vigueur, que ce soit les Russes ou les Turcs (...) C'est effectivement une situation qui nous préoccupe sur laquelle le président de la République d'ailleurs a dit les choses au président réélu en Russie. Mais, ce n'est pas la France qui pose problème dans cette affaire.
franceinfo : Peut-on armer les Kurdes ?
Jean-Baptiste Lemoyne : Il faut comprendre que la Turquie veuille sécuriser ses propres frontière, mais cela ne peut pas aller jusqu'à des percées envisagées jusqu'à l'Irak. Et ça, ce n'est pas possible.
Valérie Boyer, députée Les Républicains des Bouches-du-Rhône : Je suis absolument choquée de ce qu'il se passe actuellement en Syrie. Une fois encore, on perd toute crédibilité. Comment voulez-vous que l'engagement de l'Europe soit crédible ? Les Kurdes, pour des raisons qui leur appartiennent aussi, ont été nos alliés pour vaincre l'organisation État islamique. On savait parfaitement que l'armée turque allait les massacrer jusqu'au dernier (...) Je rappelle qu'au passage, il y avait encore quelques Yézidis qui ont été massacrés en premier à Afrine. Et aujourd'hui, cela ne va pas s'arrêter à Afrine. Ça va continuer. La vrai question est : qu'est-ce qu'on fait vis-à-vis des Turcs ? (...) Ils ont gagné sur les deux tableaux : non seulement, ils ont testé encore une fois la passivité totale et la déloyauté totale des alliés vis-à-vis des Kurdes, mais en plus aujourd'hui, ils réclament leur chèque aujourd'hui pour les migrants.
franceinfo : Les Turcs sont-ils toujours des alliés de l'Union européenne ?
Jean-Baptiste Lemoyne : La situation nous préoccupe, c'est claire, c'est dit. On fait tout pour peser sur les Turcs afin d'éviter qu'ils aillent encore plus loin. Maintenant, le "y'a qu'à, faut qu'on" c'est bien sur un plateau radio mais, dans la vraie vie, c'est un peu différent et c'est un peu plus complexe que ça. Ne mettez pas en cause notre résolution à vouloir freiner cet expansionnisme.
Les invités
Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères
Valérie Boyer, députée Les Républicains des Bouches-du-Rhône
Édouard Lecerf, directeur général adjoint du groupe BVA
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