Tout est politique. Intervention militaire en Syrie : "La question des preuves d'armes chimiques est un faux débat !", s'insurge l'ex-secrétaire d'État PS Juliette Méadel
Les invités de "Tout est politique" sont notamment revenus, mardi, sur le discours d'Emmanuel Macron sur la Syrie.
Emmanuel Macron a été très clair concernant la Syrie, mardi 10 avril. La France annoncera "dans les prochains jours" sa réponse à l'attaque chimique en Syrie, a déclaré le chef de l'État lors d'une conférence de presse commune avec Mohammed ben Salmane, prince héritier d'Arabie saoudite. Si le président de la République décide de frappes, elles viseront les "capacités chimiques" du régime de Bachar Al-Assad.
L'extrait
franceinfo : On pensait qu'une décision de frappes était imminente. Vous comprenez ce délai aujourd'hui ? Les invités de "Tout est politique" ont débattu à ce sujet.
Juliette Méadel, ancienne porte-parole du PS et ex-secrétaire d’État à l’Aide aux victimes : Sur les attaques chimiques odieuses de la Syrie, la question des preuves, je veux bien qu'on attende, qu'on attende et qu'on attende encore, mais il commence à y avoir plus que des éléments probants sur ce qu'il se passe. Il y a des ONG, des photos... Et on sait très bien que la réalité est là. Maintenant, on peut aussi chercher à gagner du temps pour des raisons de "realpolitik" (...) Jusqu'à quand on va attendre ? Probablement que les opinions publiques doivent se mobiliser : s'il y a bien un levier intéressant qui peut jouer - y compris sur la Russie et la crainte qu'elle peut avoir sur son image dans le monde - c'est de se retrouver à soutenir un régime qui commet un crime contre l'humanité depuis plus de sept ans et qui a tué une grande partie de son peuple. C'est un levier qui peut être utilisé et actionné. Moi, j'ai honte depuis plusieurs années maintenant.
Maurice Leroy, député et porte-parole de l'UDI : La France a toujours les moyens [d'intervenir seule]. Mais, j'appelle tout le monde à la réflexion : ce n'est pas la peine de dire (...) que la France était prête à taper seule, pour ne pas le faire. C'est pire que tout. Il vaut mieux ne pas faire de déclaration de faucon et ensuite ne pas passer à l'acte. On se ridiculise quand on fait ça (...) Pour le reste, le fait d'attendre des preuves, ce n'est pas rien. On a tous été échaudés, on se souvient qu'on est allé en Irak en nous expliquant qu'il y avait des armes chimiques (...) et on n'a rien trouvé. Heureusement qu'à l'époque Jacques Chirac a eu le courage, au nom de la France, de dire que nous n'allions pas en Irak. Donc, ce n'est pas inutile quand même de vérifier les choses.
Juliette Méadel : On va attendre jusqu'à quand ? La question des preuves est un faux débat. Le vrai débat, c'est est-ce qu'on peut le faire ?
L'info en plus : Méadel radiée du PS
L'ancienne secrétaire d'État chargée de l'Aide aux victimes, Juliette Méadel, a annoncé, mardi soir, avoir été "radiée du Parti socialiste". Cela s'est passé "au moment du congrès [du PS, les 7 et 8 avril]". Le secrétaire de section de l'ancienne porte-parole du PS lui a dit qu'elle "ne pouvait pas voter", mais aussi qu'elle "avait été radiée".
"J'ai décidé de ne pas faire de recours, c'est un divorce par consentement mutuel", a expliqué Juliette Méadel. Contactée par franceinfo, par la suite, l'ancienne secrétaire d'État a déploré des "méthodes plus qu'étonnantes" et a estimé que sa radiation est due au fait qu'elle a voté pour Emmanuel Macron au premier tour de l'élection présidentielle.
Les invités
Mickaël Darmon, éditorialiste à Sud Radio
Maurice Leroy, député UDI, Agir et Indépendants du Loir-et-Cher et porte-parole de l’UDI
Cécile Muschotti, députée La République en marche de la 2e circonscription du Var
Juliette Méadel, ancienne porte-parole du Parti socialiste et ex-secrétaire d’État à l’Aide aux victimes
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