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Tout est politique. Le renoncement de François Hollande "a été un fardeau lourd à porter", se souvient Gaspard Gantzer

Gaspard Gantzer, ancien conseiller chargé de la communication de la présidence de la République, était l'invité de Tout est politique, mercredi sur franceinfo. Il est revenu sur le moment où l'ancien Président a décidé de ne pas se représenter.

Article rédigé par franceinfo, Jean-François Achilli
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Gaspard Gantzer, ancien conseiller en communication du président de la République François Hollande, était l'invité de Tout est politique, mercredi 8 novembre sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Gaspard Gantzer, ancien conseiller chargé de la communication de la présidence de la République de François Hollande, auteur du livre La Politique est un sport de combat, était l'invité de Tout est politique, mercredi 8 novembre sur franceinfo. Il est notamment revenu sur un épisode très marquant de son travail au côté du Président : le moment où François Hollande a décidé de ne pas se représenter à l'élection présidentielle. "Ça a été un fardeau lourd à porter", a confié Gaspard Gantzer. 

Un mélange de tristesse et de fierté

"J'ai senti progressivement qu'il avait décidé de renoncer", se souvient Gaspard Gantzer. L'ancien conseiller de François Hollande dit avoir compris que le Président ne se représenterait pas une semaine avant son annonce télévisée. Le président lui annonce la nouvelle deux jours avant de le faire devant les Français. "Après, ça a été un fardeau lourd à porter pour tout le monde, d'abord pour lui." Le moment de l'annonce du Président est un mélange d'émotions pour ses collaborateurs : "On était émus, mais on était aussi assez fiers parce qu'il fallait beaucoup de courage pour le faire", raconte-t-il.

Gaspard Gantzer se souvient d'un président de la République totalement décidé : "Je sentais surtout que ça le soulageait totalement de ne pas être candidat parce que, devant l'éclatement et la division de la gauche, il ne voyait plus comment il pouvait lui-même en porter les couleurs." Le conseiller en communication a vu François Hollande s'inquiéter face à la situation de son camp : "La peur qu'il avait, c'était de se retrouver à être candidat par obligation, devoir porter les couleurs de la gauche alors que celle-ci ne voulait plus exercer le pouvoir." 

Le communicant, avocat devant l'opinion publique

Anne Hommel, ancienne conseillère de Dominique Strauss-Kahn et fondatrice de la société Majorelle PR&Events, s'est exprimée sur les dernières Une de Charlie Hebdo dont elle est chargée de la communication. L'hebdomadaire satirique est visé par des menaces après des caricatures représentant Tariq Ramadan (visé par deux plaintes pour viol) et Edwy Plenel, président de Mediapart. "Les réseaux sociaux ne sont que le reflet de la vilenie de ce que Charlie [Hebdo] peut déclencher de temps à autres."

D'après elle, le travail de conseiller en communication a fortement évolué avec le développement exponentiel des réseaux sociaux. "Quand on est l'objet d'une rumeur sur les réseaux sociaux et qu'on est l'objet du tribunal de l'opinion, qui en général sanctionne un individu en 14 secondes, on sait bien que le calendrier judiciaire est beaucoup plus long que le calendrier médiatique."

Il y a donc un rôle supplémentaire à assumer, d'après elle, pour faire face aux écarts de temporalité de la justice et de la sphère médiatique. "On peut assassiner un homme sur la base d'une rumeur, même mal fondée, donc aujourd'hui le droit judiciaire, qui se doit de défendre chaque Français et chaque concitoyen quand il fait l'objet d'une menace, n'a plus rien à voir avec l'assassinat médiatique dont les gens font l'objet." Elle l'assure : "On devient des avocats devant l'opinion publique, avant de passer la main à des avocats qui vont agir au tribunal."

La dénonciation plutôt que la contradiction

De son côté, Franck Louvrier, ancien conseiller en communication du président de la République Nicolas Sarkozy, actuel vice-président de la région Pays de la Loire, s'est indigné face aux révélations des "Paradise Papers". Depuis dimanche, les révélations s'enchaînent concernant des hommes politiques, des entreprises ou des célébrités qui font de l'optimisation fiscale notamment grâce à un cabinet d'avocat basé aux Bermudes, Appleby. 

"On est dans une société de la dénonciation plutôt qu'une société de la contradiction", a dénoncé Franck Louvrier. Il estime que le fait de dévoiler les noms des personnes qui placent leurs fonds dans des paradis fiscaux n'est pas une bonne chose. "On jette des noms en pâture, on ne donne pas de possibilités contradictoires." 

Franck Louvrier estime que les médias font un faux procès aux personnes concernées par les "Paradise Papers". "Que des grands chefs d'entreprise, qui sont la fierté de notre pays, puissent faire de l'harmonisation fiscale, ce n'est pas choquant !" Il déplore que l'"on donne des leçons de moralité sur des choses qui sont volées, parce qu'accessoirement c'est la violation du droit des affaires, c'est parfois la violation privée, c'est sans doute la violation du secret de l'instruction donc attention aux leçons de morale."

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