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Matthieu Pigasse : "Il faut croire en soi et se dire que tout est possible"

Matthieu Pigasse, propriétaire de l'hebdomadaire Les Inrockuptibles, et coactionnaire du Monde depuis 2010, avec Pierre Bergé et Xavier Niel. C'est ce trio qui a pris la direction du Nouvel Obs il y a quelques mois. Il vient de publier un essai chez Plon : Eloge de l'anormalité. Cela fait référence au président normal.
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
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Un livre écrit avant la tribune de Nicolas Sarkozy dans Le Figaro , qui se terminait ainsi : que je puisse vivre ma vie simplement, tranquillement, au fond comme un citoyen normal.

"Je trouve cela formidable, la boucle est bouclée. On avait un président hyperactif, et on a maintenant un président normal, et voilà le président hyperactif qui revient à la normalité. Cela m'attriste un peu pour tout vous dire. C'est dans des moments exceptionnels qu'il faut sortir de la normalité, une forme de passivité ou de banalité. C'est précisément maintenant qu'il faut oser secouer, remuer et avoir de l'audace. "

Il propose un programme pour la France et pour l'Europe. Pour reconstruire, il reprend 3 slogans du punk, eux qui voulaient tout détruire. No Future. Do it Yourself. No surrender ...

"Les punks voulaient tout détruire pour tout reconstruire. Il n'y a pas besoin d'avoir appris telle ou telle chose, d'avoir fait des études pendant des années ou de maîtriser tel ou tel codes pour pouvoir agir sur sa vie ou celle des autres. Il faut croire en soit et se dire que tout est possible. "

Les pressions de Nicolas Sarkozy

Matthieu Pigasse vient de la banque après 8 ans passé au ministère des Finances. A seulement 46 ans, il est directeur général de la banque d'affaires Lazard .  

"J'ai subi pas mal de pression de Nicolas Sarkozy et de son entourage pendant la présidence Sarkozy. J'ai été plusieurs fois pris à partie par lui à la radio et à la télévision, et cela s'est manifesté dans les activités qui sont les miennes, notamment bancaires. On ne peut pas dire que le gouvernement français m'ait facilité le travail. "

Nicolas Sarkozy l'avait publiquement traité de "richissime" lors du débat du second tour de la présidentielle. "Je l'ai pris avec fierté parce que je me suis dit être attaqué dans ces conditions là, par cet homme là, avec tout ce que je pense de lui c'est plutôt pas mal. J'ai gagné beaucoup d'argent mais ce que j'essaie de faire c'est de donner du sens à ce que j'ai à faire. "

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