Saphia Azzeddine : "Je ne suis pas faite pour ce millénaire"
Saphia Azzeddine quitte l'univers de la banlieue, les
petites gens, les immigrés, pour l'inverse : le monde des ultra-riches qui font
du ski en été et qui vont se baigner sur des îles privées.
Ce n'est pas de la petite chick'litt comme on dit, les
romans pour fille un peu gentillets et ce n'est pas politiquement correct.
Elle fait dire à son héroïne P185 : "Que je sache, à Auschwitz, il n'y avait
pas de gros. Donc le meilleur moyen de maigrir, c'est encore d'arrêter de
bouffer. "
Une réflexion qui serait très bien passée dans les années
80, mais qui aujourd'hui peut choquer. "Je ne suis pas faite pour ce
millénaire. Les livres sur les régimes se vendent à des millions d'exemplaires
alors qu'il n'y a qu'une solution c'est de diviser son assiette par deux. "
Autre solution : "manger nue et voir sa cellulite. "
Gala la présente ainsi : "Shéhérazade des temps modernes
aux mots crus et au visage découvert ". Elle est d'origine marocaine, mais elle
déteste justement ce terme, Shéhérazade. "J'ai un prénom et c'est
terrible de toujours faire références à ces origines que j'adore d'ailleurs,
mais j'ai un prénom. "
Mohammed Merah
En 2011, elle avait écrit le roman Héros Anonyme, dont le
héros présente de stupéfiantes ressemblances avec Mohammed Merah, le tueur de
Toulouse. Elle avait écrit un article dans Le Point à ce sujet en mars 2012 où
elle n'y allait pas de main morte : "Ce pleutre dont la légion n'a pas voulu,
ce couard dont AlQaida se serait bien passé, cet idiot que la Palestine
vomit... "
"Pour moi c'est un nul qui aurait voulu faire de la
téléréalité. Il n'y a, à mon avis, aucune idéologie derrière. C'est un dangereux
lambda comme il y en a de plus en plus aujourd'hui. "
Frédéric Beigbeder
Saphia Azzedine règle ses comptes avec Frédéric Beigbeder
qui avait démoli un de ses livres dans une critique. "J'ai choisi de ne
pas m'encombrer des choses sur lesquelles je n'ai aucun pouvoir, à savoir la
critique. Mais celle-ci était plutôt drôle parce que l'on connaît la
dangerosité d'un homme éconduit. "
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