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Bientôt la parité parfaite euro-dollar ?

Chaque jour, l’euro se fait porter de plus en plus pâle sur les marchés. Mercredi 14 janvier, la monnaie unique est tombée à son plus bas niveau depuis dix ans. On se demande jusqu’où va se poursuivre la dégringolade.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (euro-dollar © Maxppp)

Jusqu’à la parité parfaite avec le dollar ! Imaginez un dollar égale un euro ! Un partout, la balle au centre. Nous n’y sommes pas encore mais… mais… mercredi 14 janvier, l’euro est descendu jusqu’à 1, 17 dollar, son niveau d’introduction en 1999. Ce niveau avait déjà été atteint en 2005.

Si les choses continuent ainsi, nous pourrions arriver à la parité parfaite avec le billet vert d’ici deux ans, peut-être avant.

 

Pourquoi est-on si bas face au dollar ?

 Principalement pour deux raisons. La première vient des Etats-Unis qui sont en train de régler leurs problèmes budgétaires et surtout celui de leur croissance. Les taux d’intérêts, qui étaient maintenus par la Réserve fédérale à un niveau très bas pour permettre aux entreprises américaines d’investir, vont bientôt remonter. Le dollar va redevenir plus rémunérateur et les investisseurs anticipent ce mouvement en achetant du billet vert.

Face à cela – c’est la deuxième explication –, nous avons une Europe qui ne redémarre pas. La Banque Centrale Européenne a annoncé qu’elle allait bientôt relancer la planche à billets pour racheter de la dette et soutenir l'économie… et en même temps, elle maintient des taux bas pour favoriser l’investissement. Cela rend l’euro moins rémunérateur, donc moins attractif.

Les opérateurs se tournent alors vers le dollar.

 

Un euro faible est-il vraiment souhaitable ?

 Pas forcément. Exporter nos produits moins chers grâce à un euro plus bas, c'est bon pour les entreprises et il faut qu'elles en profitent.

Mais cela pourrait, à terme, relancer la guerre des monnaies. Car des régions comme l’Asie – Chine et Japon en tête –, qui n’hésitent pas à dévaluer leurs propres monnaies volontairement pour pouvoir vendre elles aussi leurs produits moins cher à l’étranger, n’ont aucun intérêt à voir l’euro dévisser. Pour Pékin et Tokyo, un euro faible c’est un dollar fort… symboliquement, commercialement et politiquement, inacceptable.

Et puis malgré ce niveau de l'euro, la France a toujours des difficultés à exporter : ses produits ne sont pas encore assez compétitifs. Ils sont trop chers pour le moyen / bas de gamme qui les caractérise.

Enfin, il n’y a pas de coordination en Europe : pour que tous les pays de la zone euro soient égaux devant la monnaie unique, il faudrait harmoniser les politiques fiscales. Nous en sommes très loin.

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