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Billet de 500 euros, c'est fini

Bientôt enterré le billet de 500 euros. Le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne doit régler son sort ce mercredi 4 mai. Un billet à la fois bien peu populaire et très critiqué
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 10 min
  (photo d'illustration © Maxppp)

Récemment, le Financial Times résumait la situation de manière taquine en écrivant que "les terroristes internationaux, les blanchisseurs d’argent et les acheteurs allemands de voitures allaient être obligés de revoir leur choix de devises" .

Image pour bien comprendre : 10.000 € en coupures de 500 tiennent dans une banale enveloppe d’à peine trois millimètres d’épaisseur (20 billets). Autant dire que cela permet de faciles transactions en tous genres et en toute discrétion.

Le président de la BCE, Mario Draghi, en a assez d’être accusé par les anglo-saxons de faire le jeu de la monnaie facile. Pour référence, aux Etats-Unis, la plus grosse coupure autorisée depuis 1970 est le billet de 100 dollars.

 

Que représente aujourd’hui le nombre de billets de 500€ en circulation ?

Le nombre de billets de 500€ en circulation représente le tiers de la masse monétaire liquide dans les pays membres de l’Eurogroupe, soit environ 300 milliards d’euros. 594 millions de billets de 500€ qui ne seront pas supprimés directement… ils seront récupérés par les banques au fur et à mesure de leur utilisation ou ils mourront de leur propre usure. Les retirer de la circulation immédiatement risquerait de provoquer une ruée non maîtrisable sur des coupures plus petites.

 

Cette suppression des billets de 500 euros fait polémique notamment en Allemagne ?

Outre la boutade du Financial Times sur l’achat des voitures de luxe outre-Rhin, il y a un aspect purement psychologique. Les allemands préfèrent l’argent liquide, héritage notamment des privations de deux régimes totalitaires : le nazisme en 1945 et l’ex-RDA jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989.

Et puis il y a une autre vraie raison de fond : avec les taux d’intérêt négatifs, les dépôts en banque ne sont plus rémunérateurs. Donc, on préfère garder les billets à la maison, sous le matelas. Autant d’argent qui ne circule pas. Or, la zone euro souffre d’un manque de consommation et d’épargne « intelligente » orientée vers l’investissement des entreprises. Donc décider de ne plus fabriquer de billets de 500 euros prend, objectivement, tout son sens.

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