Bourse de Paris : mauvais rallye de fin d'année
Les jours se suivent et se ressemblent sur les places financières européennes. Dans le seul cas de Paris hier, la baisse a atteint 2,5%. Habituellement, comme les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, dès que le marché atteint ce que les analystes estiment être un niveau confortable, ces derniers prennent leurs bénéfices et la bourse se replie. Généralement cela remonte rapidement, parfois dès le lendemain. Cette fois, ce n’est pas le cas. La semaine dernière fut la pire depuis trois ans.
Est-ce un mouvement rationnel ?
La situation est étonnante car nous sommes dans le traditionnel ‘’rallye boursier’’ de fin d'année, période pendant laquelle les opérateurs toilettent leurs portefeuilles pour présenter un bon bilan en fin d’année – ce qui se traduit d'ordinaire par une hausse des valeurs de 5 à 10%. Or là nous sommes à contre-courant puisque la bourse de Paris vient de lâcher 10% en l'espace d'une semaine.
Peut-on parler de l'explosion d'une bulle financière ?
Les marchés étaient très élevés depuis plusieurs mois. Les investisseurs avaient délaissé le marché obligataire devenu peu rémunérateur en raison des taux d'intérêt quasi-nuls, et ils s’étaient reportés sur les actions. Le repli auquel nous assistons est lui aussi le reflet du climat de confiance déplorable sur l'économie générale.
Citons en vrac : une reprise économique qui se fait attendre en Europe; les mesures de relance de la Banque centrale qui tardent à produire leurs effets ; la déflation rampante qui fait craindre une baisse de la demande (ce qui n'est pas bon pour les carnets de commande des entreprises) ; les incertitudes internationales avec la situation en Ukraine et la baisse des prix du pétrole qui fait chuter le rouble et fait tanguer l'économie russe.
Mouvement logique : les gérants de portefeuilles prennent leurs billes en attendant des jours meilleurs. Si vous possédez des actions – même très peu –, ne bougez pas, faites le dos rond. Vendre ses titres aujourd’hui serait le faire en pure perte.
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