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Bourses, faites vos jeux, rien ne va plus

La rechute des marchés financiers hier en Europe… Paris a perdu 5,2% dans la foulée des autres places du Vieux Continent... on se demande jusqu'où cela va aller ?
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Depuis le décrochage des marchés le 22 juillet dernier, le CAC 40 a perdu 30% et, si l’on regarde dans le détail, certaines valeurs ont perdu jusqu’à 60%. D'après un rapide calcul, en trois mois, 500 milliards d’euros sont partis en fumée à la bourse de Paris.

Si l’on s’arrête à la journée d’hier jeudi… que s’est-il passé ? Les marchés ont-ils continué à spéculer, ou un événement particulier s’est-il produit ?

Les deux ! La spéculation... c'est le lot quotidien des places financières en ce moment. J’insisterai plutôt sur l’accumulation d’indicateurs qui ont rendu – cette fois à raison – les opérateurs fébriles et le marché plus que volatil. Mercredi : la Réserve Fédérale des Etats-Unis annonce des mesures de relance de l’économie américaine à long terme et non à court terme. Déception des marchés ! Hier : dans un contexte économique mondial déjà fortement perturbé, l’Empire chinois revoit à la baisse ses besoins en produits manufacturiers. PATATRAS !!! Le risque d’un « double deep », une double récession, s’impose à l’esprit des opérateurs… et c’est le Waterloo boursier. Pour preuve : ce ne sont plus seulement les valeurs bancaires qui sont attaquées mais les titres d’entreprises comme l’aciériste ARCELOR-MITTAL… les valeurs dites « cycliques » dont l’activité dépend directement du dynamisme de l’économie.

La bourse est donc au plus bas depuis le pire de la crise 2008/2009… peut-elle encore baisser ?

Si l’indice CAC 40 descend en-dessous de ce seuil les 2700 points, c’est que la zone euro aura explosé ou qu’un cataclysme de ce genre se sera produit. C’est donc le moment d’acheter. En fait, on vit aujourd’hui une période d’aversion au risque. La prime de risque des valeurs de la bourse de Paris est aujourd’hui de 10% par rapport à un placement plus sécurisé qui est en Allemagne : le Bund (l’obligation allemande à 10 ans… valeur refuge avec les bons du Trésor américains). C’est vers ces produits que se dirigent les investisseurs. Enfin, les marchés testent les politiques. Sans réponse claire et rapide de leur part sur une gouvernance économique et politique européenne, il faut s’attendre à la poursuite du tangage.

Un dernier mot sur les 500 milliards d’euros évaporés de la bourse de Paris que vous évoquiez tout à l’heure… où sont-ils partis ?

Notamment vers le Bund allemand dont je viens de parler… et puis, pour les plus petits porteurs, vers le Livret A. Ce dernier a enregistré au mois d’août sa plus forte collecte de l’année… 2011 devrait être le meilleur millésime de son histoire. Comme aurait dit Pierre DESPROGES : « étonnant non ? ».

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