Cet article date de plus de neuf ans.

Crise grecque : le ras-le-bol des pays pauvres de la zone euro

La crise grecque offre chaque jour un nouveau développement. On parle beaucoup des conséquences économiques, mais l’attitude des créanciers européens suscite, aussi, quelques jalousies.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (Les protestations anti-européennes d'une partie des Grecs exaspèrent dans certains pays de l'Union © MaxPPP)

 Ce n’est pas que d’autres Etats européens voudraient connaître le sort actuel de la Grèce, mais certains en ont ras le bol et font entendre leur voix pour critiquer l’attitude de l’Europe vis-à-vis d’Athènes.

Ces pays disent : ‘’nous avons fait des sacrifices pour nous sortir de l’impasse et n’avons pas créé un psychodrame à la grecque… Nous nous en sommes sortis pratiquement tout seuls, pourquoi aider plus les grecs aujourd’hui que nous ne l’avons été à l’époque ? ’’.

De quels pays s’agit-il ?

Les plus pauvres de la zone euro, parmi lesquels l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie ou encore la Slovaquie, qui ont, eux aussi, connu des réformes douloureuses.

Ces républiques d’Europe de l’Est sont vent debout et partisans d’une ligne dure face à la Grèce.

Dans la capitale slovaque, Bratislava – qui a intégré la zone euro en 2009 –, certains salariés qui gagnent 800 euros par mois n’apprécient guère que des retraités grecs touchent 1.000 euros de retraite, parfois plus, avec un système largement plus avantageux que dans bien d’autres pays européens (comme en France et en Allemagne d’ailleurs !).

‘’Tout le monde doit faire des efforts ’’, disent-ils. Les Européens de l’Est n’ont pas envie de payer pour les Grecs. Ils estiment que la sortie d’Athènes ne ferait qu’assainir les finances européennes.

Un fort ressentiment qui s’explique, aussi, par des facteurs historiques

L’Estonie et la Lettonie – anciennes républiques soviétiques – sont devenues indépendantes de Moscou en 1991, au lendemain de la chute du mur de Berlin. Elles ont rejoint l’Eurogroupe respectivement en 2011 et 2014.

La crise de 2008 les a frappées de plein fouet. S’en est suivie une profonde récession – la Lettonie a vu son PIB chuter de 25% sur 2008/2009 – dont elles se sont sorties à coups de réformes très douloureuses.

Il y a donc aujourd’hui, un fort ressentiment à l’égard de la Grèce qui est l’objet de toutes les attentions de la BCE.

Cela n’arrange en rien la déjà difficile homogénéité européenne.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.