Croissance : le salut par la consommation ?
Comment remplir la hotte du père Noël quand on n’a plus rien à dépenser ? La question n’est pas encore de saison. Et pourtant si, parce que pour un gouvernement qui a 60 millions de consommateurs à encourager, la commande doit être passé suffisamment tôt. Puisque le budget ne laisse plus de place à de nouvelles largesses, il faut trouver un autre moyen de stimuler le pouvoir d’achat.
La solution, c’est d’agir sur les entreprises en changeant la réglementation pour faire baisser les prix. C’est tout l’objet du projet de loi sur la concurrence et la protection des consommateurs piloté par Luc Châtel et qui sera voté d’ici la fin de l’année. 1er sujet symbolique : l’abonnement téléphone et Internet. Ca représente aujourd’hui une moyenne de 550 euros de dépenses annuelles par foyer, avec de plus en plus de litiges et un sentiment de captivité face aux contrats et aux pratiques des opérateurs. Les mesures annoncées hier visent à y mettre fin. Le texte s’attaquera aussi pratiques des grandes surfaces. Il permettra aux hyper et supermarchés de répercuter enfin à leurs clients le montant des ristournes consenties par les fournisseurs pour la mise en valeur des produits dans les rayons et dans les catalogues. A la clé : une baisse des prix qui peut aller jusqu’à 3%. 3ème cible : les banques, avec un plafonnement des frais et l’édition d’une facture de tous les services qu’on vous a fait payer dans l’année.
Tout ça c’est bon à prendre pour le porte-monnaie de chacun, est-ce que cela va vraiment stimuler l’économie ?
C’est le pari du gouvernement. Soutenir la consommation, c’est bon pour la croissance. On voit qu’aux Etats-Unis, où elle ralentit fortement, le risque de récession est de plus en plus évoqué. A l’inverse, chez nous, la consommation est au beau fixe. Les chiffres publiés hier montrent une très belle progression des achats d’automobile, d’habillement ou encore d’électroménager au cours des trois derniers mois. Ca fait longtemps qu’on n’avait pas connu un tel dynamisme. Le problème, c’est qu’il y a dans le lot beaucoup de produits importés. Les entreprises françaises ne peuvent pas répondre à la demande et leurs produits ne sont pas assez compétitifs. Il faut aussi agir sur ce terrain car l’économie française ne peut pas courir sur une seule jambe.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.