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L'entreprise sera numérique ou ne sera pas

Le numérique source de compétitivité et de croissance. L’argument est souvent utilisé, mais cette fois on dispose d’une étude d’impact assez précise qui permet d’évaluer le phénomène
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Illustration prétexte © Fotolia)

Ce rapport, on le doit à France Stratégie, l’ancien Commissariat général du Plan, aujourd’hui dirigé par l’économiste Jean Pisani-Ferry.

Le document part d’un constat : depuis 20 ans – précisément depuis le milieu des années 90 –, la France a décroché par rapport aux Etats-Unis en termes de productivité horaire du travail, mais que si elle se mettait plus au numérique, elle pourrait gagner un demi point de croissance annuelle supplémentaire.

 

Pourquoi a-t-on décroché des Etats-Unis ?

 France Stratégie invoque deux facteurs principaux.

1/ Même bourrées d’idées et de talents, l’entreprise France n’a pas bien pris le pli numérique.

En 2014, seules 60% des entreprises tricolores disposaient d’un site web contre 75% pour la plupart des pays avancés, voire 90% pour les pays nordiques. C’est plus un problème de « mal-investissement » que de sous-investissement.

2/ Le deuxième facteur est lié à la taille des entreprises.

Alors qu’aux Etats-Unis les gains de productivité se sont faits via la disparition d’entreprises de petite taille (peu productives) au profit de grandes entreprises (productives), le mouvement a été inverse en France.

Dans l’hexagone, les entreprises les plus productives n’ont pas suffisamment grandi alors que les moins productives ont atteint une taille excessive.

 

Quel remède ?

 

Il faut aux entreprises disposer d’une main d’œuvre qualifiée, capable de s’adapter et de maîtriser les nouveaux outils numériques.

Cela doit se faire dans un dialogue intelligent entre entreprises et partenaires sociaux. Cela passe, aussi, par une adaptation du système de formation, dès le collège, pour répondre aux besoins présents et futurs.

Il faut favoriser l’environnement réglementaire ; la mobilité à travers notamment une politique adaptée du logement.

En résumé : avoir l’ambition – et le courage – d’une vraie politique économique qui ne laisse personne sur le bord du chemin, entrepreneurs comme salariés.

Quel gouvernement, quel dirigeant politique ou syndical peut refuser aujourd’hui de se donner les moyens de parvenir à un petit demi-point de croissance supplémentaire ?

Poser la question, c’est déjà y répondre et apporter une partie de la solution.

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