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Les entreprises européennes implantées en Chine perdent le moral

Les entreprises européennes installées en Chine ont le blues. C'est ce qui ressort d'une étude menée par la Chambre de Commerce de l'Union européenne auprès de 500 sociétés implantées localement. Seul un gros quart d'entre elles est optimiste sur les perspectives de résultats. Etonnant pour ce pays, deuxième économie du monde, que l'on voyait plutôt comme un nouvel Eldorado !
Article rédigé par franceinfo
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C'est le plus bas niveau de confiance enregistré depuis

  1. Jamais depuis 13 ans les entreprises françaises n'avaient ressenti autant
    d'inquiétudes dans l'Empire du Milieu. De manière générale, les résultats
    financiers se dégradent et l'espoir de faire des profits est à un niveau très
    faible. 64% des entreprises interrogées ont réalisé des bénéfices l'année
    dernière contre 75% en 2011.

Quelles raisons invoquent-elles ?

Le ralentissement économique est cité comme l'un des
principaux facteurs de dégradation. La Chine est désormais dans la cour des
grands et, à ce titre, est frappée par la conjoncture internationale faiblarde.
Fini les taux de croissance de 10 ou 11%. Selon le FMI, la richesse nationale
chinoise (le PIB) devrait croître cette année d'à peine plus de 7,8%. un
"très bas" qui nous fait rêver en occident. La Chine est entrée dans
ce que l'on appelle une phase de convergence : de pauvre, le pays est
passé au stade de riche. Quand on part de rien, la croissance ne peut que
progresser. Ensuite, la situation se calme et les taux de croissance se
réduisent. Nous y sommes. Les investissements se tassent après une récente
flambée comme dans les années 90. Maintenant, les entreprises chinoises se
replient sur le marché intérieur. Le pays se développe. Il doit désormais
subvenir à ses propres besoins.

C'est un rééquilibrage du modèle économique du pays qui
étaient jusqu'à présent bâti sur les exportations ?

Oui et comme les chinois fabriquent pour eux-mêmes, la
concurrence augmente et frappe de plein fouet les entreprises européennes...
les relations diplomatiques tendues avec Bruxelles n'arrangent rien. A cela
viennent s'ajouter les conflits sociaux. Le peuple voit que son pays grandit et
revendique des hausses de salaires, donc augmentation des charges en Chine où
l'on courait jusqu'à présent pour fabriquer des t-shirt à bon prix. Enfin, le
coût de la protection sociale augmente au rythme de l'urbanisation.

Vous voulez dire que la Chine a engagé une mue
radicale ?

Le système chinois change car il doit changer. Impossible de
rester centré sur une logique d'exportation. Pour freiner le processus, les
chinois vont jusqu'à imposer des droits de douanes à l'export sur certains
secteurs (notamment les plus polluants). Du protectionnisme à l'envers ! Malgré
tout, la Chine reste un des marchés les plus prometteurs, situé au centre d'une
région qui est elle-même le poumon de l'économie mondiale. La Chine n'est plus
l'atelier du monde. Les places y sont de plus en plus chères.

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