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Neige : le coût des intempéries pour l'économie

Peut-on réellement chiffrer l'impact des intempéries sur l'économie ? Il est encore trop tôt pour dresser un bilan chiffré mais, les épisodes neigeux problématiques se multipliant d'année en année, on a maintenant un certains recul.
Article rédigé par franceinfo
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On sait par exemple que 70% des entreprises françaises sont ce que l'on appelle "météo sensible". L'activité de ces entreprises représentent environ 25% du Produit Intérieur Brut français. C'est donc le quart de la richesse nationale qui se trouve affecté par les intempéries.

Comme toujours, il y a des gagnants et des perdants

Il y a des secteurs directement touchés comme l'agriculture qui souffre du gel ; les transports routiers (la fédération nationale chiffre à 20 millions d'euros par jour le manque à gagner entre les camions bloqués, les assurances pour les clients qui ne sont pas livrés, la désorganisation générale et les heures supplémentaires payées aux chauffeurs). Autre retour d'expérience : celui de la Grande distribution. En 2010, les problèmes d'approvisionnement à cause des intempéries ont coûté à l'ensemble des grandes surfaces de la périphérie parisienne 380 millions d'euros (manque à gagner).  Le transport aérien : coût des remboursements pour AIR FRANCE : 70 millions d'euros. Plus difficile à savoir du côté de la SNCF mais on sait que l'entreprise rembourse chaque année - même quand la météo ne pose pas problème - quelque 20 millions d'euros de billets. Enfin, le BTP. L'impact est réel même si pour le bâtiment et les travaux publics, il ne s'agit que d'un report d'activité. Les retards dus au gel sont généralement rattrapés une fois le redoux amorcé.

Vue la situation, on peine à croire qu'il y ait des gagnants

C'est le paradoxe, à l'image du sel répandu sur les routes : il coûte cher à la collectivité, donc au contribuable, mais il fait les affaires du producteur et du vendeur. On ne parlera pas des garagistes, carrossiers et autres plombiers appelés en renfort pour réparer les tuyaux explosés par le gel et puis les attitudes du consommateur sont déterminantes car elles changent en fonction des aléas climatiques : le textile avec ses pulls et ses manteaux et cela peut paraître un épiphénomène mais les statistiques montrent que la consommation de soupes augmente de 30%. Par grand froid, on peut en consommer jusqu'à 400.000 litres par semaine. Le commerce, les épiceries, en profitent.

De là à dire que le malheur des uns fait le bonheur des autres est exagéré. Malgré les apparences, l'Autoroute A1 n'est pas forcément ce matin la traduction de ce que l'économie française va ressentir après cette vague de froid 2013. Il est autre image... celle d'une route dont l'axe Nord-Sud circule alors que l'axe Sud-Nord est totalement paralysé. C'est en quelque sorte la photo de l'Europe vers laquelle convergeaient tous ces poids lourds avant d'être stoppés nets dans leur noria commerciale. Donc, impact économique, certes. Pour autant, il est peu probable que l'INSEE annonce un réel ralentissement de l'activité dans ses prochaines statistiques. On peut plutôt parler d'un " jeu " à somme nulle.

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