Salon aéronautique de Dubaï, tout bénéfice pour Airbus et Boeing
Des commandes venant exclusivement des compagnies aériennes du Golfe. Quelque 140 milliards de dollar au total, proche du record enregistré en 2007. Si l'on y ajoute les contrats remportés également par les fabricants de moteurs, ce sont pas moins de 150 milliards de dollars (environ 112 milliards d'euros) qui ont été engrangés en une seule journée : 75 milliards d'euros pour Boeing, 30 milliards pour Airbus.
Est-ce à dire que Boeing reprend le dessus sur à Airbus ?*
Non. Tout le monde y gagne. Pour Airbus, c'est un excellent cru qui arrive après les mirifiques contrats signés récemment avec le Japon (la compagnie Japan Airlines qui, historiquement, n'achetait que du Boeing, vient d'ouvrir la porte à l'avionneur européen). Dubaï pour Airbus, c'est enfin l'occasion de placer son A380, le quadriréacteur (plus gros avion de ligne au monde avec sa capacité d'embarquement de 500 passagers) qui, jusqu'à présent, avait du mal à trouver preneur. Emirates a annoncé l'acquisition de 50 super jumbo... première grosse commande pour l'A380. Le concurrent et rival américain Boeing, lui, profite du lancement commercial de son 777X qui sera livré à partir de 2020. Hier, la compagnie Emirates a officialisé une commande de 150 appareils. L'engagement qui reste toutefois à finaliser.
A première vue, les volumes de commandes sont impressionnants. Peut-on dire que c'est le signe de la reprise ?
Ce sont surtout les perspectives de développement de cette région du monde avec un point central : Dubaï. Le centre de gravité de l'économie mondiale, et donc du commerce international, se déplace vers cette zone. Il y a l'Asie toute puissante et le Moyen-Orient qui se situe au carrefour du vieux et du nouveau monde. Depuis le début des années 2000, le trafic aérien avec le Moyen-Orient a augmenté de plus de 230%. En plus de son gigantesque duty free très prisé par les voyageurs (on peut y acheter, détaxé, une simple bouteille de parfum comme une Ferrari), Dubaï sera bientôt l'une des plus grandes plateformes aéroportuaires mondiales. Enfin, pour les compagnies aériennes de la région, diversifier leur flotte permet de faire jouer la concurrence sur les contrats et donc les coûts de maintenance. Il n'y a pas de petites économies.
Un dernier mot de ce salon de Dubaï qui se tient cette semaine... on va y parler aussi probablement de l'avion de combat Rafale de Dassault
Pour l'instant, les Emirats arabes unis n'ont toujours pas choisi le fournisseur de leurs futurs avions de chasse. Le contrat est évidemment convoité par la France mais aussi la Grande-Bretagne avec l'Eurofighter Typhoon emmené par BAE Systems. Les deux groupes s'affrontent pour ce contrat d'au moins 60 appareils. Dubaï sera-t-il décisif ? A voir. Les observateurs ont quand-même noté la présence sur place du Premier ministre britannique David Cameron en personne. Le chef du gouvernement britannique a fait le déplacement en VRP... pour la France, le rôle est endossé par le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
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