Six nouvelles chaînes sur la TNT, entre modèle économique et partage du marché publicitaire
Les six projets sélectionnés pour enrichir le PAF d’ici la fin de l’année émanent de 2 acteurs historiques (TF1 et M6), trois opérateurs récents (NRJ, L’EQUIPE et NEXTRADIOTV), ainsi qu’un nouvel entrant : DIVERSITE TV. Les nouvelles chaînes axées sur le sport, la fiction, la famille et l’art de vivre devraient commencer à diffuser avant la fin de l’année en touchant 50% de la population métropolitaine… le bouquet de chaines numérique devrait être opérationnel sur la quasi totalité du territoire au plus tard en 2014. En panachant anciens et nouveaux opérateurs, le CSA a fait le choix de l’équilibre et de l’éclectisme… il en attend une offre enrichie pour le téléspectateur ainsi qu’un regain d’activité pour la création et la production audiovisuelles françaises.
Mais le modèle économique de ces chaînes est-il assuré ?
Il est vrai que l’arrivée de six nouvelles chaînes complique le marché de la télévision dans son ensemble. C’est d’ailleurs pour cela que le choix s’est porté sur des programmes thématiques, moins lourds à financer que les programmes généralistes. Et puis c’est aussi un défi pour les bouquets payants. A quoi bon s’abonner à certains programmes alors que l’offre gratuite se diversifie ? C’est une question importante à laquelle les grands opérateurs classiques vont devoir trouver rapidement des réponses en innovant.
Derrière le financement se profile la publicité… il va falloir se partager le gâteau…
Et plus on partage, plus les parts du gâteau rapetissent. Selon l’institut YACAST, en 2011, les télévisions ont encaissé environ 8 milliards et demi d’euros de recettes publicitaires, en hausse de 7% sur 2010. Et c’est la TNT qui a entraîné le marché (des chaînes comme DIRECT 8, BFMTV, NT1 ou GULLI ont vu leurs revenus issus de la pub progresser de plus de 35%). Avec six chaînes supplémentaires, les professionnels de la publicité s’attendent à une fragmentation de l’audience mais sans impact significatif sur le marché de la pub avant 2014, une fois que les nouveaux programmes seront visibles sur l’ensemble du territoire. Et puis, qui dit nouvelles chaînes, dit nouvelles cibles pour les annonceurs qui n’hésiteront pas à faire jouer la concurrence et, donc, faire baisser les prix. Plus de programmes, plus d’espaces et de cibles à moindre prix pour les publicitaires… tout le monde devrait en sortir gagnant.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.