Bateaux volants et hydroptères d'aujourd'hui et de demain
Ces bateaux ont des foils (des ailes sous-marines) qui fonctionnent comme une aile d’avion, qui, avec la vitesse, créent une portance vers le haut. La coque se trouvant ainsi au-dessus de l’eau, on gagne en trainée hydrodynamique, donc en vitesse.
A Paris, ces hydroptères, de petites bulles de quatre places joliment dessinées et nommées "seabubble", utilisent des moteurs électriques et des batteries de Renault Tweezy. C’est l’aboutissement du long parcours de cet homme Alain Thébault,
Sous les encouragements de Eric Tabarly, à force de persuasion et de compétences, il bat le record des 105 kilomètres à l’heure. Mais son rêve est de traverser le Pacifique à la rencontre d’un autre qui vole plus haut : Bertrand Piccard. Entre l’hydroptère et le Solar-Impulse, entre un bateau qui vole grâce au vent et un avion qui fait le tour du monde grâce au soleil, ils avaient des choses à se dire, notamment sur les technologies vertes.
Pour le projet parisien, il faut une fiabilité absolue, c’est pourquoi ils mettent à contribution les meilleurs comme l’architecte naval Marc Van Peteghem qui connait bien ces technologies pour avoir conçu, entre autre, des bateaux de l’America’s cup.
Et puisqu’on parle de voler au-dessus de l’eau, il faut aussi parler des aéroglisseurs. Ce sont des véhicules sur coussins d’air, qui pendant 30 ans ont fait la navette entre Douvres et Calais en moins de 25 minutes, encore plus rapide que le tunnel sous la manche ! 400 passagers et 60 voitures à plus de 140 km/h. Mais bruyant et polluant, l'aéroglisseur ne pouvait pas lutter contre le tunnel sous la manche.
Il y en a encore quelques uns en Angleterre, et on en reparle un peu pour traverser la Gironde. Mais ce sont surtout les militaires russes et américains entre autres qui les utilisent, car ils sont capables de débarquer en un temps très court hommes et matériels sans infrastructure portuaire; ils peuvent aussi bien fonctionner sur l’eau que sur terre, ou encore sur des marécages, du sable ou de la neige, c’est impressionnant !
Mais c’est aussi un loisir et un sport avec des championnats du monde en juillet prochain.
Les clubs regroupés sous l’association France Aeroglisseurs sont assez actifs, et d’après le président Dany Prevostat, ils pourraient l’être beaucoup plus s’ils n’étaient pas assimilés à la réglementation des bateaux.
Il souligne également que les petits aéroglisseurs peuvent être des compléments efficaces pour les services de secours, notamment pour les zones inaccessibles comme la zone de vase du Mont Saint Michel où des touristes se font parfois piéger.
Comme chaque semaine, nous allons terminer par un coup de cœur et une séquence insolite, et pour cette dernière il s’agit de coussins d’air, non pas sur l’eau mais en avion !
Dans les années 60 en Russie, un certain Alexief a inventé les ailes sous-marine et il est devenu rapidement le premier constructeur au monde d’hydroglisseurs. Mais voulant toujours aller plus vite, il a construit un avion appelé l’Ekranoplane qui, volant à 3 metres au-dessus de l’eau, crée un coussin d’air. Il volait à 600 km/h et était capable de projeter 600 hommes à plus de 2000 kms. Boeing, 40 ans plus tard, sur le même principe étudie un avion capable de transporter une charge équivalente à 10 boings 747 sur plus de 18 000 kms !
Mon coup de cœur va au "Décavitator". C’est un "hydroptère à pédales", détenteur du record de vitesse pour un bateau à moteur humain : 34 kilomètres à l’heure ! Conçu par les étudiants du MIT (Massachusetts of Technologie à Boston), record à battre ! Notamment lors de compétitions qui ont lieu sous l’égide du IHPV (International Human Power Vehical).
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