La musique adoucit les transports
On pourrait dire en effet que la musique adoucit les transports, que ce soit en voiture (sauf peut être en ce moment dans les taxis) ou en transport en commun. La SNCF par exemple, met des pianos en libre service dans les gares : le succès a immédiatement été au rendez-vous, nous assure Patrick Ropert, directeur de Gares et Connexions.
Preuve que la musique adoucit les mœurs, les pianos ne subissent aucune dégradation. Et le succès est tel que compte tenu du nombre d'amateurs, il faut dans certaines gares les accorder toutes les semaines. Une initiative qui s’est généralisée en France et à l’étranger... et même dans les aéroports.
Cela fait bien longtemps en revanche que les musiciens ont élu domicile dans le métro. Si on connait les musiciens qui font la manche dans les rames, il ne faut pas les confondre avec les musiciens accrédités par la RATP qui sont pour la plupart des professionnels cherchant surtout à se faire connaître. Ainsi il existe une structure créée par la RATP en 1997, l'Espace Metro Accords, qui auditionne les candidats et les autorise à se produire. Comme par exemple Cherif Mbaw, un musicien aujourd’hui reconnu, que j’ai rencontré dans le métro.
La musique est aussi utilisée par les transporteurs pour se forger une identité. On pense évidemment au jingle de la SNCF qui nous bassine les oreilles, mais dans le transport aérien, la musique joue un rôle plus subtil.
La chanson “Asleep from day” de “The Chemical Brother” et son clip réalisé par Michel Gondry ont permis d'identifier Air France pendant de nombreuses années.
Et le clip version 2015 utilise la musique toujours aussi aérienne : Warm in the winter de Glass Candy.
Ces musiques planantes ont certes des critères esthétiques renforcés par de très beaux clips, mais elles doivent surtout être rassurantes pour les passagers. Caroline Fontaine, chargée de pub et de marque chez Air France, insiste sur l'importance de la musique pour séduire un public plus jeune.
A l'inverse, les motos sont identifiées au son qu’elles produisent, et en particulier la célèbre Harley Davidson, qui a sorti un prototype électrique que j'ai pu essayer hier, dans le cadre d'une tournée européenne organisée par les constructeurs, qui se demandent si les amateurs d’Harley, d’apparence plutôt virils, vont adopter un modèle sage et silencieux.
L'insolite de cette semaine est une expérience menée par le Washington Post : le stradivarius Joshua Bell, un des meilleurs musiciens du monde, a joué incognito dans le métro de Washington. Lui qui avait l’habitude de se produire à guichet fermé dans des théâtres où les places se vendaient 100 dollars en moyenne n'a été capable de récolter que 32 dollars au bout d'une heure. Personne ne l’a applaudi, personne ne l’a reconnu. Une expérience qui amène le journaliste à se demander : « Sommes-nous capables de reconnaître le talent et la beauté dans un contexte inattendu ? ».
Et le coup de cœur de cette semaine va aux talents Vincent Sockeel et Simon Depoorter qui ont détourné le jingle de la SNCF en jouant dans les gares ou il y avait un piano. Une expérience qui leur a fait parcourir 3.500 km ... en voiture, comme ils le précisent avec humour à la fin de la vidéo !
Chronique rédigée en collaboration avec Agnès Nabat
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