Accord commercial entre le Kenya et l'Union européenne : Bruxelles souhaite se rapprocher de l'Afrique
La signature de cet APE, c'est-à-dire partenariat économique, a eu lieu lundi 19 juin à Nairobi, au Kenya, entre le commissaire européen au commerce et le Président kényan William Ruto. Cet accord va donner au pays un accès libre de droits à l'Union européenne, son plus grand marché où il envoie environ un cinquième de ses exportations.
Stimuler le commerce
Il s'agit principalement de produits agricoles comme le thé, le café et près de 70% de ses fleurs, soit plus de 247 000 tonnes prévues cette année. Le Kenya se réjouit de cette signature parce qu'elle va permettre aux agriculteurs africains de s'assurer un marché indispensable pour la survie de leurs exploitations.
Les Européens aussi se disent satisfaits de cet accord, assure la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen. Elle estime que cela va stimuler le commerce et ouvrir de nouvelles opportunités pour les travailleurs et entreprises européennes. Il faut dire que le Kenya est considéré par les Occidentaux comme une démocratie fiable et stable, où l'on peut investir un milliard d'euros en 10 ans. En échange, le Kenya va ouvrir progressivement son marché, avec des réductions de taxe sur 25 ans, notamment pour les produits de l'industrie chimique ou des machines-outils. Cet accord est aussi l'aboutissement d'un travail de longue haleine, sur lequel l'Europe travaille depuis 2014.
Ne pas laisser le champ libre à Pékin
Mais pour les Européens, il ne s'agit pas seulement d'un accord économique. Il existe en effet un aspect politique derrière cette signature car dans le viseur de l'Europe, il y a la Chine. Avec ses nouvelles routes de la soie, Pékin dépense sans compter sur le continent africain, en finançant de grands projets d'infrastructures. On ne compte plus les gares, les datacenters, les routes, les barrages construits par la Chine. L'Europe ne veut donc pas laisser le champ libre à Pékin, et entend riposter avec ce genre d'accord. Cette stratégie européenne porte le nom de "Global gateway", qui consiste à contrer la Chine en étant présent le plus possible sur le continent africain, avec pour l'occasion plusieurs centaines de millions de dollars.
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