Coupe du monde de cricket : pour sa première participation, l'équipe nationale américaine bat celle du Pakistan
L’emploi des superlatifs est monnaie courante dans le monde du sport, mais cette fois, on peut sans risque qualifier la victoire des Américains d’entrée fracassante dans l’univers du cricket. Les États-Unis qui organisent cette année la Coupe du monde de cricket, n’avaient jamais participé à cette compétition, la fédération ne compte que 10 000 licenciés dans tout le pays. Et la sélection américaine a battu le Pakistan, jeudi 6 juin 2024 dans le stade de Dallas au Texas. Le Pakistan est l’une des trois nations (avec l’Inde et l’Australie) à concentrer les 120 millions de pratiquants recensés à travers le monde. Ce qui fait du cricket le deuxième sport de la planète.
C’est essentiellement en Asie du Sud que le cricket attire les foules, la région du monde où un milliard de téléspectateurs en moyenne ne ratent aucun match de la Coupe du monde. C'est le troisième événement sportif le plus suivi sur la planète, derrière les Jeux olympiques et la Coupe du monde de foot. Donc la première perspective alléchante et évidente est que le cricket peut rapporter gros aux États-Unis. Le marché du sport américain étant le plus important du monde, l’Amérique peut rapporter gros au cricket, un mariage célébré il y a 10 mois aux États-Unis, par l’un des co-fondateurs de la Major cricket league américaine, Vijay Srinivasan. "Le cricket existe ici depuis des siècles. Georges Washington y a joué pendant la Révolution américaine, il existait pendant la guerre de Sécession, c’est le sport qui a donné naissance au baseball… On est convaincu que le cricket est parfait pour l’audience américaine. Les matchs ne durent que trois heures maintenant, c’est rapide, exaltant. C’est le moment idéal pour le relancer en Amérique, la nouvelle version du cricket est en train de frapper le monde comme un éclair", a-t-il déclaré.
La diplomatie du cricket en Asie du Sud
La communauté d’Asie du Sud-Est est celle qui s’est le plus implantée sur le territoire américain ces dernières années, + 40% entre 2010 et 2017 et près de cinq millions d’Américains d’origine indienne ou pakistanaise, un réservoir de consommateurs plutôt rassurant pour les investisseurs. Dernier avantage à développer le cricket aux États-Unis : le soft power. La diplomatie du cricket est un nouvel exemple que le sport est un vecteur d’influence et de rapprochement. Ces derniers mois, de nombreux diplomates américains se sont essayés au cricket dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. En Inde et au Bangladesh la méthode a déjà prouvé son efficacité. Tous les moyens sont bons aujourd’hui pour servir les intérêts américains en Asie du Sud, surtout lorsque la Chine, de son côté, propose à certains pays de la région de financer généreusement l’organisation d’événements sportifs.
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