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Covid-19 : l'OMS s'inquiète de la nouvelle vague à l'est de l'Europe, notamment en Ukraine

La guerre n’est pas la seule menace qui plane sur l’Ukraine. Le pays est également confronté à une nouvelle vague de la pandémie, tout comme l’ensemble de l’Europe de l’Est.  

Article rédigé par franceinfo - Jean-Marc Four
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Manifestation contre le pass vaccinal à Kiev (Ukraine) le 24 janvier 2022 (SERGEI SUPINSKY / AFP)

L’Organisation Mondiale de la Santé est inquiète. Le bureau Europe de l’OMS a tenu un point d’information sur le sujet ce 15 février. Il emploie les mots de "raz-de-marée" pour qualifier la progression du variant Omicron à l'est du continent avec un à deux mois de décalage par rapport à ce que vient de connaitre l’Europe de l’Ouest.

En Ukraine, en particulier, le nombre de cas quotidiens a grimpé en flèche depuis début février. Il semble redescendre un peu depuis quelques jours, mais c’est fragile. On tourne autour de 40 000 cas par jour. Et on ne parle là évidemment que des cas identifiés : le dépistage, dans ce pays de 38 millions d’habitants, est beaucoup moins répandu qu’en France. Le nombre de décès atteint les 250 par jour. Et après deux ans de pandémie, le taux de mortalité rapporté au nombre d’habitants est à peu près similaire à celui du Royaume-Uni, donc assez nettement supérieur à celui de la France.  Et le taux de vaccination reste faible pour un pays européen : 35% de la population seulement, plutôt du niveau de certains pays africains, comme l’Angola, la Guinée ou la Mauritanie. L’OMS s’inquiète d’autant plus de l’arrivée d’Omicron que le variant Delta demeure encore très présent dans les pays de l'est de l’Europe.  

Un taux de vaccination de 35%

La situation est d'ailleurs assez similaire dans tous les pays de l'est du continent au sens le plus large, depuis les pays d’ex Yougoslavie dans les Balkans jusqu’à la région du Caucase, la Géorgie, l’Azerbaïdjan. Dans ces deux derniers pays, le nombre de contaminations grimpe en flèche, tout comme en Russie (200 000 cas quotidiens en ce moment). Et même en Biélorussie, alors que dans cette dictature, les chiffres officiels sont très en dessous de la réalité. Au début, le président Loukachenko avait carrément nié l’existence du virus. L’OMS relève que le nombre de cas a doublé en deux semaines dans six pays de la région, nouvel épicentre de la pandémie.

Les pays de l'est de l’Europe sont ceux qui présentent le bilan le plus lourd depuis deux ans. Sur les 20 pays affichant le taux de mortalité le plus élevé, 15 sont des pays de l'est de l’Europe, notamment la Bulgarie, la Bosnie, la Hongrie ou la Géorgie, déjà évoquée. En plus, les taux de vaccination sont partout assez bas, entre 25 et 35%. Et même parmi les personnes de plus de 60 ans, ça dépasse rarement les 40%. En Moldavie, cas extrême, le taux de double vaccination est quasi-nul.

L'écueil de la réticence vaccinale

Ce n’est pas tellement un problème d’approvisionnement en vaccin, bien davantage l’effet d’une réticence face au vaccin, assez marquée dans tous ces pays. L’OMS appelle donc à ne surtout pas lever les mesures de restriction dans la région et ce n’est pas évident, a fortiori en Ukraine, vu que le pays a d’autres soucis.

En Ukraine aujourd’hui, le masque reste théoriquement obligatoire dans les lieux fermés et les transports publics. Mais ce n’est pas toujours appliqué. Les rassemblements de plus de 50 personnes restent interdits. Et les cafés restaurants ne sont censés ouvrir que leurs terrasses extérieures. Pas gagné en plein hiver. La meilleure solution, répète l’OMS, c’est donc de vaincre les réticences face à la vaccination.  

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