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En Russie, des bélugas utilisés à des fins militaires

Tous les jours, dans "Un monde d’avance", un coup de projecteur sur une actualité à l’étranger restée sous les radars. Aujourd’hui, direction la Russie où l'armée utilise des mammifères marins à des fins militaires.

Article rédigé par Louise Bodet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un général russe a confirmé mardi 30 avril que son pays utilisait des mammifères marins à des fins militaires (photo d'illustration). (DMITRY KOSTYUKOV / AFP)

L'armée russe entraîne bien des dauphins à des fins militaires. C’est un général en retraite, Viktor Baranets, ancien responsable des médias de l’armée, qui a, mardi 30 avril, confirmé l’information sur la radio moscovite Govorit Moskva. A l’origine de cette affaire, un béluga retrouvé la semaine dernière par des pêcheurs norvégiens en mer de Barents. Un mammifère manifestement habitué à la présence humaine, et portant un harnais estampillé "Saint Pétersbourg".

Baleine soldat ? Baleine espion ? Il flotte en tout cas comme un parfum de guerre froide dans les eaux glacées de l'océan Arctique. Tout en raillant la "paranoïa scandinave", le général russe confirme les recherches de l'armée autour des mammifères marins : "Nous avons des dauphins militaires pour des rôles de combat, ce n’est pas un secret". Selon lui, un centre existe à Sébastopol, les dauphins y sont "formés à l’analyse des fonds marins, la défense d’un plan d’eau, l’attaque de plongeurs ennemis ou la pose de mines sur la coque de navires adverses". Ce programme lancé par l'URSS des années 80 a été suspendu dans la décennie qui a suivi, avant d'être réactivé ces dernières années, alors que la Russie ambitionne de contrôler les eaux polaires.

Pas une nouveauté

Les Russes ne sont pas les seuls à former des cétacés soldats : la marine américaine a elle aussi un programme d’entraînement, lancé il y a tout juste 60 ans. Il fait l'objet d'une belle page web sur le site de l'US Navy. On y voit des dauphins à gros nez et des otaries de Californie, formés pour assister les Marines en cas de menace sous-marine. Leur mission : détecter des explosifs dans les ports, les zones côtières et les eaux profondes, mais aussi neutraliser des plongeurs ennemis.

En matière militaire, le recours aux animaux n’est pas une nouveauté. La France a notamment mobilisé des bataillons de chevaux, mules, ânes, chiens, pendant la Première Guerre mondiale, sans oublier les pigeons, parfois dotés de masques à gaz. Aujourd'hui, l’armée française recourt toujours aux chiens soldats et elle dresse des aigles pour, notamment, chasser les drones.

Des animaux décorés

Il arrive même que ces animaux de guerre soient décorés : le pigeon Vaillant, honoré pour avoir transporté un message capital en juin 1916; le chien Charlot, croix de guerre pour avoir sauvé des poilus ensevelis dans les tranchées ; le chien Fitas qui, en 2011, a reçu la médaille d'or de la défense nationale pour avoir déjoué une embuscade en Afghanistan ; ou encore le chien du Raid, Diesel, décoré à titre posthume après l’assaut fin 2015 de l’appartement où se cachait Abdelhamid Abaaoud, à Saint-Denis. Des animaux à la gloire desquels des mémoriaux ont été dressés, comme à Londres, à Hyde Park, où le monument, imposant, est frappé de ces mots : "Ils n'avaient pas le choix".

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