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Grandes manœuvres autour du nucléaire iranien

Israël, meilleur allié des Etats-Unis au Moyen Orient, est fortement soupçonné d'être à l'origine d'un sabotage contre des installations atomiques iraniennes ce week-end. Cet attentat pourrait compliquer les pourparlers sur le nucléaire iranien qui doivent se poursuivre mercredi à Vienne.

Article rédigé par Bertrand Gallicher
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Vue satellite de la centrale de Natanz, en Iran.  (AFP PHOTO / SATELLITE IMAGE MAXAR TECHNOLOGIES)

Les Iraniens crient vengeance contre Israël, accusé d'avoir saboté des installations nucléaires à Natanz dans le nord de l'Iran, où de nouvelles cascades de centrifugeuses viennent d'entrer en service, afin de produire toujours plus d'uranium enrichi. L'Iran estime que les dégâts peuvent être réparés rapidement. Selon le New York Times, qui parle d'une forte explosion, l'implication des services israéliens se confirme. Cette usine ultrasecrète près d'Ispahan constitue la clé de voûte du programme atomique iranien. Téhéran assure que les centrifugeuses endommagées seront remplacées par des machines plus modernes.

Ce n'est pas la première fois qu'Israël est accusé de sabotage contre ce centre de recherche atomique vu par l'État hébreu comme une menace existentielle. Mais il intervient au moment où les États-Unis veulent vraiment discuter avec Téhéran. Le secrétaire américain à la Défense a été reçu dimanche à Tel Aviv par son homologue israélien, inquiet d'une relance de l'accord sur le nucléaire iranien. Visiblement, Israël désormais fait moins confiance à Washington pour défendre ses intérêts vitaux face à l'Iran.

Les Israéliens inquiets de la reprise des discussions sur le nucléaire iranien

Israël est préoccupé par l'orientation des négociations, car à Vienne sont présents les membres permanents du Conseil de sécurité, plus l'Allemagne et bien sûr l'Iran. La plupart tiennent absolument à ressusciter l'accord de 2015. Parmi eux, deux alliés indéfectibles du régime des mollahs, la Chine et la Russie. Beaucoup de participants parlent de "progrès" et de "dynamique positive". Notamment l'Union européenne, qui rejette aujourd’hui toute tentative de saper les discussions en cours. Et à chaque fois, des regards accusateurs se tournent vers Israël. Une situation embarrassante pour les États-Unis, qui négocient pied à pied avec l'Iran une éventuelle levée des sanctions.

Les Iraniens seront tentés de tirer profit de ce sabotage, ce qui peut entraîner un retard dans les négociations. Or, beaucoup de pays européens, persuadés d'une ligne de fracture entre mollahs conservateurs et réformateurs, ont les yeux fixés sur la présidentielle iranienne du 18 juin prochain, pour succéder à l'actuel président Rohani, qu'ils considèrent comme un modéré. Côté occidental, certains manifestent donc une impatience à conclure qui peut servir les intérêts de l'Iran.

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