La Banque mondiale affirme que le nombre de pays pauvres diminue fortement
Le nombre de pays pauvres dans le monde a baissé de moitié en 15 ans selon un rapport que vient de publier l'organisation internationale.
Les chiffres publiés mardi 4 juin sont spectaculaires : en 15 ans, le nombre de pays "à faibles revenus" est passé de 66 à 34. Autrement dit : ils sont moitié moins nombreux. C’est en tous cas l’estimation de la Banque mondiale.
Le critère retenu pour être classé parmi ces pays pauvres est le revenu national par habitant, donc une moyenne. Un pays est considéré comme "pauvre" si ce chiffre est inférieur à environ 1 000 dollars par an. Sur ces 34 pays, 26 (la quasi-totalité), se trouvent en Afrique subsaharienne : par exemple le Mali, le Niger, l’Érythrée, Madagascar ou encore la République démocratique du Congo. En 15 ans, à l’inverse, 32 pays ont accédé au niveau suivant, les pays à "revenus intermédiaires", selon la classification de la Banque mondiale.
Un effet positif de la mondialisation ?
Pour expliquer cette amélioration, il y a plusieurs facteurs, qui varient d’un pays à l’autre. Dans l’esprit de la Banque mondiale, c’est d’abord un effet positif de la mondialisation. Plusieurs États aux ressources limitées ont réussi à s’insérer, à leur échelle, dans le commerce mondial. Avec l’apparition de nouvelles zones de libre-échange.
Il y a également des raisons localisées : d'abord la fin de certains conflits, ce qui permet de relancer l’économie, par exemple dans la région des Grands Lacs en Afrique. Ensuite, la découverte de ressources gazières ou pétrolières, c'est le cas au Cameroun ou au Ghana. Vu l’augmentation du prix des matières premières, le bénéfice peut être important, réinvesti dans des infrastructures, des routes, du réseau électrique ou des télécommunications. Enfin, il y a les effets de certaines politiques économiques, qui ont relancé des pays comme l’Azerbaïdjan ou le Kirghizistan, en Asie centrale.
Le réchauffement climatique, facteur de dégradation
Mais cette amélioration ne devrait pas se poursuivre : la Banque mondiale n’est pas optimiste pour la suite. D’abord, parce que la croissance mondiale ralentit : 2,6% prévus en 2019. Le ralentissement est plus net dans les pays riches, particulièrement dans la zone euro, mais cela se répercute en chaîne sur les pays pauvres. A fortiori sur fond de tensions commerciales entre grandes puissances. Ensuite, de nouveaux conflits sont apparus et semblent partis pour durer, par exemple au Yémen, un pays déjà très pauvre. Enfin, dernier facteur, l’impact du réchauffement climatique.
Ce sont d’abord les pays pauvres qui payent la facture : inondations au Bangladesh en Asie, sécheresse dans le Sahel en Afrique... Les conséquences sont majeures pour des économies très tributaires de l’agriculture, comme le cacao en Côte d’Ivoire ou le café en Éthiopie.
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