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La mise en vente d’objets de Nelson Mandela déchire ses héritiers

Son passeport, ses chemises chatoyantes et même la clé de sa cellule de Robben Island, des affaires de Nelson Mandela ,mort en 2013, sont au cœur d’une dispute entre ses descendants.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Nelson Mandela prend la parole lors d'une conférence de presse devant son ancienne cellule de prison à Robben Island, au large du Cap, le 28 novembre 2003 (ANNA ZIEMINSKI / AFP)

Les héritiers de Nelson Mandela ne cessent de se déchirer depuis la mort de l'icône sud-africaine en 2013. Depuis quelques mois, des vols d'objets sont évoqués. En Avril 2021, le petit-fils de Nelson Mandela, Ndaba, qui vit dans l'ancienne maison du prix Nobel de la Paix à Johannesburg, rentre de vacances. Il pousse la porte et tout est "vide". Les canapés, les rideaux, les tapis, les peintures. D'après Ndaba Mandela, même le "lit de son grand-père, ses habits, ses chaises, ses lampes", tout a disparu.

Il soupçonne une de ses tantes, la fille aînée de la figure de la lutte contre l'apartheid, Makaziwe et porte plainte pour vol. Le frère de Ndaba était dans la propriété quand les objets ont été volés. Quelques mois plus tard, les objets ré-apparaîssent, là où les héritiers ne s'y attendaient pas.

Des objets mis aux enchères à New York

Les petits-enfants de Nelson Mandela apprennent par un ami qui vit aux États-Unis, que leurs précieux objets, l'héritage de leur famille, et de toute une nation, sont mis aux enchères à New York par la maison Guernsey’s. Ndaba Mandela est "sous le choc", "ces objets sont volés", dit-il, "ils n’appartiennent pas" à sa tante, qui "essaye d'en tirer profit".  La vente présente au moins 11 objets de grande valeur selon la famille, dont plusieurs chemises iconiques bariolées de l'ancien président et son passeport. 

Makaziwe, la fille de Mandela à l'origine de cette vente non autorisée, a même réussi à récupérer la clé de la cellule de la prison de Robben Island où son père a passé de longues années, 18 ans sur les 27 années d’emprisonnement. C'est son ancien garde, devenu ami Christo Brand, qui lui a donné. Étant donné la polémique, il a finalement décidé de retirer la clé de la vente.  Makaziwe prévoyait de financer avec cet argent un jardin à la mémoire de Nelson Mandela. Ce que le reste de la famille met en doute. 

Vente annulée

Finalement, à cause de toutes ces controverses, la vente n'a pas eu lieu. La date du 28 janvier avait été fixée mais la famille contre l’idée de Makaziwe a fait pression et la vente a été annulée. Le gouvernement sud-africain s'en est également mêlé. Ces objets font partie "du patrimoine national et doivent être soumis à une demande de permis en cas d'export", indique l’agence chargée du patrimoine South African Heritage Resources Agency, ce qui n’a visiblement pas été fait. Elle regarde notamment de près la clé de la fameuse cellule, ainsi qu'une Constitution de l'Afrique du sud signée par l'ancien président. Des trésors nationaux qui allaient être vendus au plus offrant. 

Des trésors qui sont, à l'heure qu'il est, toujours à New York. Le pays attend leur restitution mais il faut pour cela trouver pour cela un moyen de les ramener de façon sécurisée. La famille Mandela, elle, se déchire toujours autour du lieu où ces objets vont rester une fois revenus sur le territoire. Avec ceux qui veulent les vendre, ou avec les autres ?

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