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Relations diplomatiques entre l'Iran et l'Arabie saoudite : un rapprochement de raison qui a fait baisser les tensions dans la région

La normalisation entre l'Iran et l'Arabie saoudite, réalisée sous l'égide de la Chine au printemps, a permis de faire baisser les tensions dans la région, même s'il reste des dossiers de fonds à régler, notamment le programme nucléaire de la République islamique.
Article rédigé par franceinfo, Christian Chesnot
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian (à droite) et son homologue saoudien le prince Faisal bin Farhan (gauche) à Pékin en Chine, en avril 2023. (- / IRANIAN FOREIGN MINISTRY)

La normalisation entre l'Iran et l'Arabie saoudite est un coup de tonnerre diplomatique dans la région et au-delà, d'autant que l'accord de normalisation conclu entre les frères ennemis du Golfe a été signé à Pékin, comme un pied de nez aux États-Unis, gendarme de la région depuis 1945.

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Certes, ce n'est pas un mariage d'amour entre Perses et Arabes, mais plutôt un rapprochement de raison. L'Arabie de Mohammed Ben Salmane, dit "MBS", a fait le constat lucide que son royaume pesait peu face à la puissance de l'armée iranienne et à sa capacité de nuisance. L'homme fort du royaume veut se retirer du bourbier yéménite et Téhéran pourrait faciliter une sortie de crise du fait de sa proximité avec les rebelles Houthis qui contrôlent Sanaa.

Une normalisation saluée par le Koweït

Mohammed ben Salmane a besoin de stabilité régionale pour se concentrer sur son ambitieux projet de réformes économiques et sociétales visant à moderniser son royaume tandis que les Iraniens, eux, veulent desserrer l'étau des sanctions internationales car leur économie est à bout de souffle.

La normalisation irano-saoudienne est aussi une bonne nouvelle pour les pays de la région qui ont tous salué cette désescalade après des années de tension. À l’instar du ministre des Affaires étrangères du Koweit, cheikh Salem Al-Sabah, qui se réjouit d'une telle évolution : "On ne peut que tirer profit de cet accord. Je pense que la normalisation entre deux grands pays de notre région ne peut être qu'une bonne chose et nous espérons que cet accord va très vite porter ses fruits pour que nous ayons du calme et de la stabilité dans la région, ce qui nous permettra de nous concentrer sur le développement de notre pays et de son économie".

Le dossier du nucléaire iranien source de tensions

Pour autant, ce réchauffement irano-saoudien ne règle pas tout. On est encore loin d'une sortie crise et les ambitions nucléaires iraniennes restent une source d'inquiétude pour les pays du Golfe. Un officiel des Émirats arabes unis nous confie que, selon lui, les préoccupations des monarchies pétrolières n'avaient pas été prises en compte lors des négociations de l'accord de 2015. Mais aujourd'hui poursuit-il, "nous souhaitons tourner la page avec l'Iran".

La République islamique l'a démontrée depuis sa fondation en 1979, elle n'est pas un partenaire facile. Un contentieux vient de surgir concernant l'exploitation d'un champ gazier situé aux confins des frontières koweïtiennes, saoudiennes et iraniennes. L'Arabie et le Koweit rejettent les revendications de Téhéran sur le gisement, alors que l'Iran se prépare à des opérations de forages. Comme un grain de sable surprise dans la normalisation irano-saoudienne...

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