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Transports : le rail retrouve la forme en Europe

Tout le mois d'août, la rédaction internationale de Radio France tente de porter un regard positif sur l’actualité internationale. Vendredi 18 août, gros plan sur le retour du train en Europe.
Article rédigé par franceinfo - Gwendal Lavina
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un train de la Trenitalia au côté d'un train de la SNCF, gare de Lyon à Paris le 20 décembre 2021 (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Un temps décrié pour la longueur des trajets et le confort rudimentaire de ses voitures, le rail connaît en ce moment d'importantes transformations qui le rendent de plus en plus attractif. 

En Allemagne, il est question d'une "révolution ferroviaire", en Autriche d'un "investissement sur l'avenir" et en Espagne d'une "renaissance". À l'échelle de l'Union européenne, le plan de relance adopté en 2020 fait aussi la part belle à l'environnement et donc au rail, à rebours des politiques menées par la plupart des pays membres depuis 20 ans.

Une partie des fonds européens est d'ailleurs fléchée vers des grands projets. Le retour des trains de nuit ou la construction de nouvelles lignes comme le Lyon-Turin sont très appréciés à Bruxelles. L'Agence de l'UE pour les chemins de fer plaide même pour la création d'un véritable réseau ferroviaire européen. Objectif : une mutualisation des coûts et des infrastructures. Et pourquoi pas, à terme, un train continental à grande vitesse... Ce projet encouragé par des économistes représente 20 000 kilomètres de lignes entres les capitales européennes. Pour plusieurs observateurs, cette séquence est un réveil tardif mais salutaire. Si la volonté politique est donc très clairement affichée, il faut que les investissements soient à la hauteur des enjeux, aussi bien du point de vue des infrastructures que du prix pour les voyageurs.

Des mécanismes pour faire baisser les prix des billets

Une récente étude de Greenpeace montre que les tarifs des billets de train entre grandes villes européennes sont plus élevés que l'avion. En moyenne 2,6 fois plus cher. Mais heureusement, il y a de bonnes nouvelles pour les voyageurs du rail. L'ouverture à la concurrence obligatoire depuis 2021 dans l'Union européenne continue ainsi de faire baisser les prix.

Sur la ligne Paris-Lyon par exemple, Trenitalia propose depuis un an des billets à 53 euros contre 81 euros pour la SNCF. La compagnie française a même dû baisser ses prix, d'environ cinq euros pour ne pas perdre trop de clients. L'usager s'y retrouve donc mais les entreprises également puisque de nouveaux marchés étrangers s'ouvrent à elles. Les parts qu'elles perdent sur leur territoire national sont compensées par ce qu'elles gagnent à l'étranger, où leur installation est facilitée par des frais de fonctionnement moins élevés.

D'autres initiatives comme les pass à bas prix se multiplient pour inciter les voyageurs à préférer le train. Le premier pays européen à se lancer est l'Autriche dès 2021, avec son "Ticket Climat". Pour 91 euros par mois, son propriétaire peut voyager sans limite sur les réseaux de transport publics. L'Espagne, la République Tchèque et l'Allemagne ont suivi.

Promouvoir les modes de transports moins polluants a toutefois un coût : trois milliards d'euros par an pour l'Allemagne, répartis entre les régions et l'Etat. Tous les acteurs sont néanmoins d'accord : le nouveau souffle donné au train en Europe est sur la bonne voie...

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