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Une journée mondiale de la baignade sans maillot : 24 heures dans la peau d’un naturiste

Tous les jours cet été, franceinfo et la Rédaction internationale de Radio France vous font découvrir une journée mondiale. Une cause, un animal, une pratique à travers le monde... Lundi, c'est la journée de la baignade sans maillot. Le but : briser les tabous.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Des nombreux cyclistes se sont réunis à l'occasion de la journée mondiale de la randonnée à vélo dénudée à Los Angeles en 2019. (ROBYN BECK / AFP)

Le temps d’une journée, osez : laissez tomber le maillot. La Fédération espagnole de naturisme a lancé la journée sans maillot en 2007. De nombreux pays l’ont reprise à des dates différentes, premier, deuxième ou troisième dimanche de juillet.

L’objectif : banaliser la nudité, la dépouiller de ses connotations sexuelles ou érotiques et l’intégrer sans tabous dans les zones de baignade. Cette journée part du principe que pour nager, un maillot est finalement beaucoup moins utile qu’une grande étendue d’eau.

Nus et "textiles" ensemble à la piscine

À Madrid, cela fait plus de 15 ans que dans quelques piscines municipales, il est possible, une fois par an, de venir comme on veut. C’est-à-dire avec ou sans maillot. Tout le monde est ensemble et se mélange : même bassin, même solarium !

L’initiative est régulièrement critiquée par la droite conservatrice, mais la désormais ex-maire de Madrid, Maria Carmena, avait clairement pris position : « Non, la mairie ne va pas interdire cette journée, disait-elle en 2016, car nous défendons la liberté et la diversité ». D’ailleurs cet été, il n’y aura pas un mais trois jours de baignade partagée.

Ces journées sont destinées à mieux faire connaître le naturisme, le vivre-nu, qui nous vient d’Allemagne. C’est à Sylt qu’est née la toute première plage nudiste, en 1920, sous la très libérale République de Weimar. On se souvient de cette photo de la chancelière allemande Angela Merkel, nue, dans les années 1970.

Cette culture du FKK (Freikörperkultur) reste profondément ancrée dans la société : à Munich ou à Berlin, l’été, on se met très facilement nu dans les parcs et les espaces verts.

Dans les pays nordiques, la nudité partagée est aussi entrée dans les mœurs, notamment par la pratique du sauna. Mais c’est la France qui reste la première destination mondiale du tourisme naturiste. On estime à environ 20 millions le nombre de pratiquants en Europe.

Courir nu, pédaler nu ou jardiner nu !

Pour ses adeptes, la nudité gomme les différences sociales, aide à accepter son propre corps et nous rapproche de la nature. Il est possible de faire beaucoup de choses tout nu : on peut même courir ! En Finlande chaque année a lieu la Nakukymppi, une course de dix kilomètres en bordure de forêt. Les baskets sont tout de même autorisés !

Si vous n’aimez ni nager, ni courir, vous pouvez pédaler en tenue d’Adam. Il existe également une journée mondiale de la randonnée à vélo dénudée, célébrée dans au moins vingt pays et 80 villes à travers le monde. Une journée pour sensibiliser l’opinion publique à la sécurité routière et à la pollution de l’air.

Ce n’est pas fini ! Les naturistes ont aussi imaginé en 2005 la journée mondiale du jardinage nu, qui a lieu le premier samedi de mai. On taille, arrose, rempote dans le plus simple appareil.

De quoi méditer cette phrase du philosophe Friedrich Nietzsche : "Être libre, c’est vivre nu et sans honte".

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