Vous en parlerez aujourd'hui. Disney et Netflix s'engagent pour le droit à l'avortement
Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, Netflix et Disney veulent boycotter la Géorgie comme lieu de tournage face à la prise de position anti-IVG de son gouverneur.
Face à la prise de position anti-IVG du gouverneur de la Géorgie, Disney et Netflix menacent de ne plus tourner dans cet Etat du Sud des Etats-Unis, fiscalement très accueillant pour le cinéma. La Géorgie, connue par la chanson Georgia de Ray Charles qui se dresse dans les années 60 contre la ségrégation raciale en vigueur – est un État à la tendance conservatrice actuelle d’opposition à l’IVG. Souci pour la Géorgie, elle abrite de nombreux tournages hollywoodiens. Depuis les années 90, cet État a même adopté des dispositions fiscales pour accueillir les équipes de nombreux films et ça rapporte beaucoup puisqu'en 2018 l’industrie du cinéma a déboursé 2,7 milliards de dollars sur place.
À l'annonce de cette démarche anti-avortement, les premiers à réagir furent Netflix. C’est en Géorgie que le site de streaming tourne Stranger Things ou Ozark par exemple, et le patron des productions Netflix à immédiatement réagi en expliquant que de nombreuses femmes travaillaient sur leur tournage et qu’elles avaient des droits qu’il fallait respecter. L’entreprise californienne va même encore plus loin puisqu’elle a décidé de donner un gros chèque à l’ACLU, principale association des droits civiques qui mène le combat pour la préservation de l’IVG. Après cette expérience, on se demande pourquoi Netflix ne lance pas un remake de La machine à remonter le temps.
Des emplois menacés
Avec Disney, on passe à un autre niveau. La firme aux grandes oreilles est l’une des plus grandes multinationales au monde. Elle pèse 60 milliards de dollars ! Alors quand elle vient chez vous, c’est elle qui vous souhaite la bienvenue. Propriétaire de Marvel, c’est en Géorgie que Disney a tourné Black Panther et le dernier Avengers. Récemment interrogé par Reuters, le patron de Walt Disney Company à expliquer qu’il "serait très difficile de continuer à tourner en Géorgie, compte tenu de cette récente loi anti-IVG".
D’un coup, inquiétude des 90 000 personnes travaillant pour le cinéma sur place qui pourraient se retrouver sur le carreau et qui viennent de se rendre compte qu’agiter des pancartes devant des cliniques, ce n’était pas un métier. Au passage, Disney en profite une bonne fois pour toutes pour rayer son image d’entreprise conservatrice, un brin réac. Studios, comédiens, réalisateurs, nombreux sont ceux à être mobilisés contre la disparition de l’IVG des Etats du Sud , en vigueur depuis 1973.
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