Vous en parlerez aujourd'hui. L'inquiétante hausse des agressions envers les pompiers
Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, de plus en plus d'agressions de pompiers.
Face à la hausse des agressions contre les soldats du feu, le Sénat a lancé une mission d'information afin de connaître les origines de cette violence. Les pompiers sont appréciés des Français, et pourtant violentés, une contradiction qui s'accentue au fil des ans.
Les pompiers sont de plus en plus victimes d’agressions. Selon la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, elles seraient de 74 par mois, 2813 en une année. En dix ans, le taux d’agressions a augmenté de 213%. C’est vrai qu’un pompier c’est sympa. On l’appelle, il vient, il règle le problème, il fait "pin-pon" toute la journée, le pompier est très apprécié. Tellement apprécié qu’on le tape, qu’on le caillasse, qu’on l’insulte, c’est toujours comme ça avec les gens qu’on aime bien, on se permet des choses qu’on ne se permettrait pas avec les autres. Pour faire face à cette augmentation de la violence, le Sénat a donc décidé de monter cette mission d’information afin d’analyser au plus près ces violences.
Des violences qui ont lieu partout
2813 agressions sur quatre millions d’interventions, c’est peu mais ce qui change c’est le contexte, expliquent les pompiers et le sénateur socialiste du Nord, Patrick Kanner, à l’origine de cette mission d’information. Auparavant, ces violences contre les pompiers se déroulaient dans les quartiers difficiles. Aujourd’hui, ça peut être chez n’importe qui. En étendant leurs missions, les soldats du feu élargissent les risques. 10% des interventions concernent les incendies, les autres sont pour porter secours à des personnes et là ça peut déraper comme l'explique ce pompier de Paris : "On vivait des coups de pied, des coups de poing, des menaces aux personnes de notre famille, des proches. Nous n'avons aucun moyen de défense lorsque nous sommes sur un lieu d'intervention..."
Ces chiffres, les autorités n’aiment pas les voir, on a longtemps pensé qu’il s’agissait de gros chats, avec leurs grosses griffes qui agressent les pompiers mais en fait, c’est un peu plus grave que ça. Les sapeurs-pompiers sont en première ligne de la détresse sociale et aujourd’hui, pour certains, que ce soit un policier, un pompier, un médecin d’hôpital en blouse blanche, c’est un uniforme. Donc, c’est l’autorité, donc, c’est quelque part eux les responsables. D’ailleurs dans les premières manifestations de "gilets jaunes" à Paris en novembre-décembre, 51 pompiers ont été blessés. En plus de cette mission d’information, un projet de loi pour faciliter le dépôt de plaintes de la part des pompiers est en train d’être discuté.
Certains appels ne sont pas indispensables
Si la plupart de soldats du feu en Île-de-France n’hésitent pas à porter plainte, en zone rurale nombreux sont ceux à craindre les représailles car tout le monde se connaît. Autre fléau mais moins grave, les appels inutiles. À Paris ils représenteraient 50%. Alors quand le week-end, à quatre heures du matin, vous êtes persuadés que votre poisson rouge tente de rentrer en contact avec vous, reposez-vous, n’appelez pas les pompiers.
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