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Vous en parlerez aujourd'hui : "Parent 1, parent 2", le chant du cygne de la Manif pour tous ?

Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, l'adoption d'une circulaire actant l'homoparentalité dans les formulaires scolaires. La majorité supprime les cases "père et mère" pour "parent 1 et parent 2". Le gouvernement était contre, la droite et le Rassemblement national sont vent debout.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des parents avec leurs enfants sur le chemin de l'école, à Thionville, en Moselle (illustration). (PHOTO PQR / LE REPUBLICAIN LORRAIN / JULIO PELAEZ / MAXPPP)

Il n’y aura désormais plus le genre des parents sur les documents scolaires. À la place de "père et mère", il y aura deux cases, "parent 1 et parent 2". L'Assemblée a adopté, mardi 12 février, en première lecture, un amendement. D’un coup nous revoilà plongés en 2013, époque des manifestations contre le mariage pour tous, de la chanson de Stromae, Papaoutai. On était très famille cette année-là, année du vote de la loi Taubira. À l’époque, l’opposition sort un dernier argument contre l’union de personnes de même sexe et la possibilité d’adopter : "Au final, les termes 'père et mère' disparaîtront des documents officiels". En voyant cet amendement adopté, des parlementaires, les membres de la manif pour tous et autres éditorialistes se sont empressés de dire : "Alors c’est qui qui ? C’est qui qui l’avait dit ? Mensonge Taubira".  En fait, ce n’est pas exactement ça. 

Pas de changement dans le Code civil

La notion de "père et mère" disparaît des documents scolaires. À l’époque, en 2013, l’opposition fantasme sur le fait de rayer "père et mère" du Code civil. Ce qui n’est absolument pas le cas aujourd'hui. De plus, la loi Taubira n’oblige pas les députés à se prononcer sur la question de remplacer "père et mère" sur les documents scolaires. C’est un souhait de la majorité LREM, proposé par la député du Nord, Valérie Petit et relayé par une autre, Jennifer de Temmerman, elle aussi La République en Marche.

Un amendement de la majorité auquel le gouvernement et Jean-Michel Blanquer se sont opposés. Du grain à moudre pour les anti-mariage pour tous, attendant toujours cet "apocalypse gay" qui devait s’abattre sur la France au moment de son adoption en mai 2013.

Un apocalypse qui ne vient toujours pas mais ça ronchonne à la droite de la droite. Le magazine d’ultra droite Valeurs Actuelles s’est empressé de retweeter le fait que le ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, a demandé de rétablir les mentions "père et mère" sur les formulaires d’obtention de carte d’identité à la place de "parent 1 et 2".

Comme quoi c’est possible, disent les adversaires de l'amendement. Sauf qu'en France lorsqu'un mineur veut obtenir une carte d’identité, il faut une autorisation parentale d'un seul parent, mère ou père, précise le site du ministère de l’Intérieur. Ce sont des sujets différents. 

Pour les détracteurs, le "parent 1" serait plus important que le "parent 2"

Les associations de la défense des familles homoparentales pensent que mettre "parent 1 et parent 2" veut dire qu’il y a un parent plus important que l’autre. Alors comment faire ? Est-ce de la discrimination ? Finalement, "parent 1 et parent 2", ça simplifie les rapports dans la famille. On n'est plus obligé de retenir les prénoms. Il paraît que les généalogistes sont ravis de cet amendement.

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