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Retrait de Joe Biden, entrée en lice de Kamala Harris : la folle séquence

Le duel attendu Trump-Biden n’aura pas lieu. Si Donald Trump sera bien le candidat des républicains après la tentative d’assassinat dont il a été victime, son adversaire Joe Biden, affaibli politiquement, cède sa place à Kamala Harris. C'est le sujet du 6e épisode de Washington d’ici, le podcast original avec les correspondants des médias francophones publics.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Joe Biden, Donald Trump et Kamala Harris. (AFP)

Cette séquence de folie vient de bouleverser la campagne présidentielle. Elle a duré exactement huit jours. Le 13 juillet à Butler en Pennsylvanie, Donald Trump était victime et blessé à l'oreille dans une tentative d'assassinat, une fusillade qui a fait trois autres victimes : un mort et deux blessés graves. Le 18 juillet à Millwaukee, lors de la convention nationale républicaine, il était intronisé candidat du Parti républicain. Le dimanche 20, isolé pour cause de Covid-19 dans sa maison de Rehoboth Beach, Joe Biden, affaibli politiquement depuis son débat raté face à Donald Trump, retirait sa candidature et apportait son soutien à sa vice-présidente Kamala Harris qui va certainement devenir la candidate du parti démocrate.

"C'est donc un tournant majeur dans la campagne, le duel attendu Trump-Biden n'aura pas lieu", estime Guillaume Naudin de RFI. Après des semaines d'atermoiement chez les démocrates et des sondages défavorables, la candidature de Kamala Harris s'est imposée en quelques heures. Elle est sûre d'être nommée en août à Chicago, lors de la convention des démocrates. Une décision qui était attendue au sein du Parti démocrate. "C'est vraiment un énorme soulagement qui a été poussé par des milliers de démocrates, assure Frédéric Arnould de Radio-Canada. Joe Biden n'était plus vraiment l'homme de la situation et on attendait une espèce de revirement total".

L'ancienne procureur, face à l'homme condamné

La candidature de Kamala Harris relance la campagne présidentielle américaine, sur le plan politique mais aussi sur le plan financier. Dès l'annonce du retrait de Joe Biden, la tirelire de campagne de Kamala Harris s'est considérablement remplie : + 81 millions de dollars en 24 heures, un record. Le chiffre continue d'augmenter. "On a tous senti qu'elle n'était pas très populaire avant d'être nommée candidate. Et je pense que ce qui s'est passé depuis qu'elle a présenté sa candidature, c'est vraiment à souligner, c'est cette excitation", souligne Sonia Dridi de la RTBF.

Les principaux atouts de Kamala Harris face à Donald Trump ce sont son sens de la répartie et sa jeunesse, elle a 59, presque 20 ans de moins que son adversaire. "Donald Trump avait essayé de tabler sur cette différence entre la force et la faiblesse, la force trumpiste et la faiblesse de Biden, un homme diminué qui n'est pas capable d'articuler une pensée sans se tromper. Donc là, c'est en quelque sorte un argument en faveur bien sûr de Madame Harris", note Sébastien Paour de Radio France. Kamala Harris a été procureure de San Francisco et procureure générale de Californie. "Ça va être la procureur face au criminel. Il a été condamné dans l'affaire Stormy Daniel, il a d'autres procès potentiels qui le menace. Ça va aussi être une grande force pour elle", ajoute Sébastien Paour.

"Washington d'ici" est un podcast des médias francophones publics. Une fois par mois, les correspondant·e·s de franceinfo, la RTBF, Radio-Canada, la RTS et RFI décryptent, à leur manière, les toutes dernières infos de la campagne pour l'élection présidentielle américaine de 2024. Avec Sébastien Paour (franceinfo), Jordan Davis (RTS), Frederic Arnould (Radio-Canada), Sonia Dridi (RTBF) et Guillaume Naudin (RFI). Réalisation : Philippe Benoît (RTBF) et Régis De Rath (RTBF).

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