Roland-Garros 2024 : l'insubmersible Novak Djokovic s’en sort en cinq sets au bout de la nuit contre Lorenzo Musetti
Sa série de 14 participations consécutives à la deuxième semaine de Roland-Garros n'est pas passée loin de prendre fin. Mais, insubmersible, Novak Djokovic s'est qualifié pour la 15e année de suite en huitièmes de finale des Internationaux de France. Il a battu l'Italien Lorenzo Musetti au troisième tour (7-5, 6-7 [8-6], 2-6, 6-3, 6-0), samedi 1er juin, ou plutôt dimanche très tôt dans la matinée. Dans la froideur du court Philippe-Chatrier, vidé de la moitié de ses spectateurs qui ne sont pas restés jusqu'au milieu de la nuit, le numéro 1 mondial a trouvé les ressources mentales pour renverser une situation mal embarquée dans un match de très haut niveau, qui a duré 4h28 et s'est terminé peu après 3 heures du matin.
Ce match face au 30e joueur mondial avait tout d’un premier vrai test, voire d’un piège, pour le numéro 1 mondial. Arrivé à Roland-Garros sans certitude, sans aucun titre cette saison, en ayant fait l’impasse sur le Masters 1000 de Madrid et en ayant été éliminé dès son deuxième match à Rome, Novak Djokovic pouvait nourrir des interrogations sur sa capacité physique à conquérir un quatrième titre sur l’ocre parisienne. Et contre Lorenzo Musetti, le Serbe a été mis au défi. L’image des deux hommes, chacun de leur côté du court, les mains sur les genoux pour reprendre leur souffle à la suite d’un échange de 22 coups, sur lequel Djokovic a breaké, après 4h06 de jeu, en témoigne.
Un trou d'air de la fin du deuxième set au début du quatrième
Pour le numéro 1 mondial, ce n’était pas la première fois de la partie qu’il posait les mains sur les genoux, fatigué physiquement et peut-être aussi nerveusement, après avoir commencé le match à 22h38 en raison de la reprogrammation de matchs perturbés par la pluie sur le court Philippe-Chatrier. Dans la première manche, pourtant, le Serbe avait tenu, à l’image de la balle de set remportée après un échange spectaculaire de 20 coups. Mais c’est à partir de la fin de la deuxième manche qu’il a commencé à flancher. Alors qu’il menait 4-1, il a semblé chercher un second souffle, pendant que Lorenzo Musetti et ses inspirations géniales avec son revers à une main et ses passings lui faisaient mal.
L’Italien est logiquement revenu au score, et Djokovic s’est ensuite écroulé dans la troisième manche. Musetti, avec son jeu varié, s’est même offert un break sur jeu blanc, et a défendu chaque balle prodigieusement, face à un numéro 1 mondial en panne de solutions pour le déborder. Résultat : seulement trois coups gagnants pour Djokovic dans la troisième manche, contre 10 pour Musetti, coupable de seulement trois fautes directes.
Mais la marque des grands champions, et en particulier de Novak Djokovic, est de se battre jusqu’au dernier point. Et le mental du Serbe a une nouvelle fois fait des miracles. Revigoré, presque transformé, poussé par le public, il a trouvé les ressources pour pousser l’Italien dans un cinquième set. Beaucoup plus juste, face un adversaire qui a lui marqué le pas physiquement après avoir visité tous les coins du court pendant la rencontre, il l’a poussé à la faute, pour une dernière manche conclue beaucoup plus rapidement, 6-0.
Grâce à ce succès, Novak Djokovic égale Roger Federer et devient le co-détenteur du record de matchs remportés en tournoi du Grand Chelem (369). "Phénoménal", comme l’ont chanté les spectateurs restés jusqu’au bout de la nuit. "L'un de mes plus beaux matchs ici", a salué le Serbe, qui a longuement applaudi le départ du vaincu, tombé avec les honneurs. "Il est plus de trois heures. Qui peut dormir avec toute cette excitation ? Si vous avez une soirée, je viens avec vous" s'est-il même permis de badiner. Le rendez-vous est pris pour les huitièmes de finale déjà. En espérant une heure plus décente, cette fois.
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