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"Je ne sais pas si un jour, j'arriverai à retrouver mon niveau" : Jo-Wilfried Tsonga pourrait disputer son dernier Roland-Garros

Alors que les qualifications du tournoi ont démarré lundi à Paris, Jo-Wilfried Tsonga poursuit sa préparation sur terre battue sans se faire beaucoup d'illusion. Il sait qu'il a peu de chance de briller cette année Porte d'Auteuil où il pourrait très bien disputer cette année son dernier tournoi.

Article rédigé par Fabrice Abgrall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Français Jo-Wilfried Tsonga lors  de la deuxième journée de l'Open d'Australie de tennis à Melbourne, le 21 janvier 2020. (MANAN VATSYAYANA / AFP)

"On ne peut pas être et avoir été" : cette expression, Jo-Wilfried Tsonga la vérifie tous les jours un peu plus. Le Manceau a aujourd'hui 36 ans, il est 75e mondial et il sent bien qu'il ne pourra peut-être plus jamais redevenir ce joueur du Top 10, porte-drapeau du tennis, Français finaliste à l'Open d'Australie en 2008 vainqueur de 18 titres dont les deux derniers en 2019.

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Tsonga n'est plus ce joueur-là et il le sait. Il n'est pas résigné mais plutôt fataliste… fatigué aussi de lutter en permanence contre des douleurs et des blessures à répétition. "Ce sont des restrictions osseuses, donc là on ne parle plus d'un muscle qui s'est déchiré ou d'une tendinite, explique-t-il. Il y a des choses que je ne peux plus faire comme avant, donc je suis vraiment obligé de changer, soit la technique, soit la façon de bouger les pieds, c'est un peu plus compliqué que ce que j'ai pu vivre avant."

"C'est difficile, mais j'espère qu'à un moment donné, les choses vont un peu se débrider puis que j'arriverai à donner un peu plus sur le court."

Jo-Wilfried Tsonga

à franceinfo

Jo-Wilfried Tsonga se rend compte que son corps commence à lâcher, à ne plus supporter les efforts fournis depuis qu'il est passé professionnel en 2004. Mais il continue à s'accrocher et se prépare pour Roland-Garros. Il affirme pour l'instant avoir "un peu la tête dans le guidon" : "J'essaie de revenir donc je joue, j'essaie de ne pas trop me prendre la tête au quotidien, de taper des balles, de progresser un peu physiquement."

La retraite dans la tête

Le joueur français ne prononce jamais le mot de retraite mais il y pense… forcément. "Je prends encore un peu de plaisir quand même sur le terrain, je prends du plaisir encore à m'entraîner même si des fois c'est dur, admet-il. Mais je ne sais même pas si un jour j'arriverai à retrouver le niveau qui était le mien." Le Manceau essaie "de ne pas trop me poser des questions" : "Je fais les choses, si ça fonctionne, à un moment donné ce sera super, mais si ça ne fonctionne pas, tant pis, ça voudra dire tout simplement que ce sera l'heure de passer à autre chose. Ce sera la fin d'une aventure assez incroyable."

"Je pense qu'à un moment donné, il y aura un signal encore plus fort que des signaux qu'il peut y avoir aujourd'hui sur le terrain qui feront que je dirai 'c'est bon, on arrête là, c'était une belle aventure et on passe à une aventure un peu différente.'"

Jo-Wilfried Tsonga

à franceinfo

Jo-Wilfried Tsonga attend des surfaces moins exigeantes que la terre battue pour savoir vraiment où il en est et c'est après, peut-être avant la fin de l'année, qu'il prendra ou non la décision de prendre sa retraite.

Jo-Wilfried Tsonga en pleine préparation... et réflexion : reportage de Fabrice Abgrall

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