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Roland-Garros 2021 : Musetti face à Djokovic, Sinner opposé à Nadal... La "Next Gen" italienne face à son Everest

Les Italiens Lorenzo Musetti et Jannik Sinner défient lundi Novak Djokovic et Rafael Nadal en huitièmes de finale.

Article rédigé par Emmanuel Rupied, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Lorenzo Musetti et Jannick Sinner sont face à un Everest en huitièmes.  (AFP)

Ce n'est pas un cap, ni un pic, encore moins un roc. C'est la péninsule italienne qui se dresse sur cette édition de Roland-Garros. Si Lorenzo Musetti et Jannik Sinner n'ont certainement pas le talent de Cyrano, ils seront bien acteurs, lundi 7 juin, du spectacle qui se tient porte d'Auteuil. Face à Novak Djokovic et Rafael Nadal, les deux joueurs italiens vont devoir délivrer leur meilleure composition pour confirmer l'embellie du tennis transalpin depuis quelques années. En cas de succès, ils accompagneront le troisième larron italien, Matteo Berrettini, qualifié sans jouer après le forfait de Roger Federer dimanche

Un terreau fertile

Il n'est pas à Roland-Garros cette année dans les tribunes, mais Adriano Panatta sera un observateur privilégié devant sa télévision pour les deux rencontres qui vont se tenir. Dernier vainqueur italien de Grand Chelem sur l'ocre parisienne en 1976, le volleyeur aux doigts d'or peut enfin, à 70 ans, voir une génération capable de prendre le relais dans son pays.

Les pionniers sont pourtant déjà là. Fabio Fognini peut en témoigner. Il est devenu le premier italien à figurer dans le top 10 mondial depuis trois décennies et a remporté le Masters 1000 à Monte-Carlo en 2019. Souvent seul, parfois accompagné d'Andreas Seppi, le natif de Sanremo n'a cependant jamais dépassé les quarts en Grand Chelem. Marco Cecchinato avait comblé ce vide en 2018, devenant le premier italien depuis Adriano Panatta à rejoindre le dernier carré. 

Programmés pour gagner 

Membres de la Next gen, les trois nouveaux lascars sont les produits de la politique sportive particulière mise en place dans leur pays ces dernières années. Si un centre national s'est établi près de Pise en 2004, le tennis italien a ressucité grâce aux structures privées dont la France ferait bien de s'inspirer. 

Lorenzo Musetti a son propre coach depuis dix ans en la personne de Simone Tartarini, et tape de temps à autre au sein de l'académie Mouratoglou. Riccardo Piatti, qui a notamment entraîné Richard Gasquet et Novak Djokovic, s'occupe quant à lui de Jannik Sinner pendant que Matteo Berrettini est sous la houlette de Vincenzo Santopadre depuis onze ans. 

Dans le jeu, si Matteo Berrettini a une longueur d'avance avec une huitième place mondiale, Jannik Sinner a déjà quelques faits d'armes à son actif. En quarts de finale en octobre dernier sur l'ocre parisienne, il avait tenu la dragée haute à Rafael Nadal, futur vainqueur du tournoi, un set durant. Depuis, il s'est offert une finale à Miami et a passé un cap en accédant à la 17e place mondiale. Grand, puissant du fond du court - des deux côtés -, son jeu rappelle un certain Tomas Berdych. Enfin, sa mobilité détonne en raison de sa taille (1,89 m) et s'adapte parfaitement à toutes les surfaces. 

Musetti, au contraire, est un pur terrien. Frappant à une main côté revers comme son idole, Roger Federer, le jeune italien de 19 ans dispute son premier majeur en carrière après des débuts fulgurants marqués notamment par un huitième de finale à Rome l'année dernière (victoires face à Wawrinka et Nishikori après être sorti des qualifications). Des trois mousquetaires italiens, il est celui qui en est encore à l'état d'embryon. Mais une victoire face au Serbe lundi pourrait changer la donne.

Après avoir réussi leur premier acte, les jeunes italiens pourraient continuer la pièce de leur vie face à deux monstres sacrés. Si ils passent ce pic, le cap sera passé et la péninsule pourra continuer de rêver. 

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