Roland-Garros 2022 : les Tricolores "n'ont rien à perdre et sont capables de bien faire", assure Gilles Moretton, président de la Fédération française de tennis
Malgré des tirages au sort compliqués pour les Bleus, jeudi, le patron du tennis français veut croire qu'il y aura de bonnes surprises.
Avec la présence de Rafael Nadal, Novak Djokovic, Carlos Alcaraz et Alexander Zverev, la partie haute du tableau messieurs de Roland-Garros, dévoilée jeudi 19 mai à l'issue du tirage au sort, a de quoi faire rêver les passionnés de la balle jaune. "Cela va être très dense", confirme Gilles Moretton, le président de la Fédération Française de tennis. Ce dernier reconnaît que les Français engagés auront fort à faire, mais ne désespère pas d'en voir certains "tirer leur épingle du jeu".
Une fois ce tirage effectué, peut-on dégager des favoris pour cette édition 2022 de Roland-Garros ?
Gilles Moretton : Les deux tableaux sont ouverts. Chez les femmes, Iga Swiatek est bien sûr favorite mais Simona Halep ou encore Maria Sakkari sont là. Moi j'aimerais bien aussi revoir Emma Raducanu et Leylah Fernandez, même si Fernandez joue contre Kristina Mladenovic, pour qui ça ne va pas être un retour facile.
Chez les hommes, il y a l'inconnue autour d'Alcaraz, l'inconnue autour de Medvedev, dont on sait que la terre battue n'est pas forcément la surface de prédilection, d'autant qu'il redémarre après une blessure. Dans la partie haute du tableau, on retrouve beaucoup de monde, avec Felix Auger-Aliassime, Novak Djokovic, Rafael Nadal, Carlos Alcaraz. Cela va être très dense et on va forcément avoir les yeux rivés sur cette partie de tableau.
Tsitsipas, lui, se retrouve en bas. C'est un grand favori sur terre battue, il l'a montré à Monte-Carlo. Il semble qu'il va y avoir une intensité dès les quarts de finale sur la partie haute, qui va peut-être forcer les joueurs à puiser dans les réserves, et de l'autre côté, peut-être qu'il y aura du côté de Tsitsipas moins de concurrence.
Du côté des Françaises, certaines ne sont pas gâtées, comme Diane Parry, qui va affronter Barbora Krejcikova, la tenante du titre…
Chez les filles, j'alterne entre le chaud et le froid. Il y a des premiers tours qui sont jouables, pour Elsa Jacquemot [contre la Britannique Heather Watson, 105e mondiale] ou Alizé Cornet [contre la Japonaise Misaki Doi, 97e mondiale]. Après, il y a des matchs difficiles. Comme pour Diane Parry avec Krejcikova, certaines ont hérité de têtes de série et il faut qu'elles prennent confiance et qu'elles puissent s'exprimer totalement. Jouer une tête de série, c'est ne rien avoir à perdre, maintenant quand la barre est trop haute, elle est trop haute.
Chez les hommes, les Français les mieux classés présents à Roland-Garros sont Ugo Humbert, Benjamin Bonzi ou encore Arthur Rinderknech. Ont-ils l'étoffe pour être des leaders ?
On est dans cette période intermédiaire avec une nouvelle génération que le grand public apprend à connaître. Je crois en ces joueurs. Il faut leur laisser une chance de s'exprimer à Roland-Garros. Ils n'ont rien à perdre mais sont capables de bien faire, en fonction des tableaux des uns et des autres, ils auront des opportunités. Ce ne sont pas des tableaux trop difficiles pour certains. A eux de tirer leur épingle du jeu.
Pour ses adieux, Jo-Wilfried Tsonga débutera face à Casper Ruud, tête de série numéro 8, c'est un tirage difficile ?
Difficile oui, mais quelque part, est-ce que c'est mieux de jouer un joueur un peu moins connu ou une tête de série ? Il joue Casper Ruud, un très beau joueur. Il va rentrer sur le court en n'ayant rien à perdre, et peut rêver de l'exploit. J'ai hâte de le suivre sur l'un des courts principaux de Roland-Garros. Et je pense qu'il est également impatient. On se souvient de ce qu'il a fait, de la capacité qu'il a à battre les meilleurs joueurs du monde, il faut qu'on puisse espérer avec lui, l'aider et l'accompagner. Je pense que tout le public sera avec lui.
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