Centres dentaires Dentexia : après le scandale, des patients toujours en attente de soins
Le "collectif contre Dentexia" devait être reçu ce 8 septembre au ministère de la Santé. Une réunion jugée cruciale par les victimes, dont beaucoup sont encore en situation de grande détresse.
C'est par exemple le cas de Claude Tartas, retraité de 79 ans. L'homme a investi près de 14.000 euros pour douze implants et couronnes, payés à l’avance à Dentexia.
Durant ses deux ans de traitement, rien ne lui sera épargné : abcès, infections, implants défectueux… ses soins deviennent alors un calvaire. "Je leur ai dit que j’avais mal et qu’il fallait faire quelque chose, mais on ne m’a pas écouté", nous confie-t-il. "On a quand même posé les couronnes. Quinze jours après, je ne tenais plus. On a fait une radio et ils ont décidé de me retirer et les couronnes et les implants." D'un côté de sa mâchoire, deux implants n’ont jamais été posés. De l’autre, ce sont des couronnes qui sont manquantes.
Les pouvoirs publics saisis du dossier
Face à l’ampleur du scandale, l’Inspection générale des Affaires sociales (Igas) a rendu un rapport en juillet dernier sur l’affaire Dentexia. Ce document préconise de :
- désigner un délégué ou conseiller/ garant de la reprise des soins ;
- tous les patients devront être rentrés dans un circuit de soins avant le 15 octobre 2016 ;
- l’enveloppe financière actuelle pour terminer les soins est estimée entre 3 et 10 millions d’euros.
Toutefois, avant d’espérer obtenir une aide, les victimes doivent d’abord réaliser un examen bucco-dentaire complet. Sans ce bilan, pas de reprise des soins et impossible d’être pris en charge. Cependant, peu de praticiens acceptent de le réaliser, vraisemblablement par peur de voir leur responsabilité engagée pour des soins qu’ils n’ont pas effectués
Face à l’urgence de la situation, Marisol Touraine, la ministre de la Santé a annoncé en juillet qu’une aide financière "sera versée aux patients connaissant des difficultés à assumer ces frais", précisant que "le dispositif sera[it] opérationnel avant la rentrée".
Interrogé peu après cette annonce, Abdel Aouacheria, président du "collectif contre Dentexia", ne cachait pas ses inquiétudes. "Est-ce que [cela] va concerner l’ensemble des patients l’ensemble des victimes de Dentexia ? Est-ce qu’il va concerner une sous population sélectionnée sur la base d’un critère de revenu ? Est-ce qu’on aura des informations précises sur les délais ?" s’interrogeait-il. "J’ai beaucoup de messages de détresse de patients qui sont suspendus à ce dispositif ministériel et qui attendent de pouvoir voir des praticiens qui les acceptent de manière à reprendre leurs soins."
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