Vingt ans après l'interdiction, encore trop d'amiante en France
Tour Montparnasse à Paris, CHU de Caen en Normandie, bâtiments scolaires ou même certains domiciles… l'amiante est présente dans de nombreux établissements construits avant 1997. Et plus ils vieillissent, plus ils risquent de libérer les fibres cancérigènes.
Depuis 1998, un amendement propose de créer un site Internet regroupant les diagnostics techniques amiante des établissements publics. Une sorte de carte disponible en ligne et accessible à tous pour savoir où se trouve l'amiante. Aline Archimbaud, sénatrice écologiste de Seine-Saint-Denis, le réclame régulièrement au gouvernement : "On me répond que cela va coûter de l'argent et que le parlementaire ne peut pas faire une proposition qui modifie le budget mais je crois que ce n'est pas vrai. Si dans chaque préfecture on détachait pendant quelques mois un fonctionnaire en place pour travailler, recenser ces diagnostics, les frais ne seraient pas énormes et on éviterait ainsi une deuxième épidémie de l'amiante."
Pour travailler sur un site amianté, il faut normalement porter des équipements de protection très stricts : gants, combinaison et masque filtrants. Le site doit aussi être confiné pour éviter la dispersion des fibres. Tant qu'elle n'est pas apparente, l'amiante ne pose pas de problème. Mais avec le vieillissement des bâtiments, elle commence parfois à se déliter.
"Si on avait une vraie stratégie nationale, on surveillerait les bâtiments publics, privés, les écoles, les logements… on établirait des priorités et on désamianterait progressivement, sachant qu'il faudrait trente ou quarante ans de désamiantage", confie la sénatrice écologiste. Retirer toute l'amiante qui reste dans le pays va coûter cher dans les prochaines années. Cependant, il n'existe toujours aucune donnée chiffrée concernant le désamiantage de la France.
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