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Chocolats de Pâques, ce marché créatif qui se porte bien

Environ 15 000 tonnes de chocolat vont être consommées en France pendant les fêtes de Pâques. Pour l'industrie, cela représente 4% des ventes de l’année en une semaine. Les professionnels du secteur misent beaucoup sur cette période pour innover.

Article rédigé par franceinfo, Sophie Auvigne - Edité par Cécile Mimaut
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Le petit lapin de Pâques 2017 de la chocolaterie Philippe Bel. Image d'illustration (PHILIPPE VACHER / MAXPPP)

Ce sont 15 000 tonnes de chocolat qui vont être consommées en France pendant les fêtes de Pâques. Pour l'industrie, cela représente 4% des ventes de l’année en une semaine. Alors pour fabriquer ces cloches, œufs, lapins, les professionnels du secteur misent beaucoup sur l'innovation pour donner l'eau à la bouche aux jeunes consommateurs notamment. Chez Weiss, qui fournit les professionnels depuis 135 ans, pas question de faire dans le standard à Pâques. "Comme Pâques s’adresse principalement à des enfants, on va chercher des goûts ronds, des goûts légèrement toastés, très légèrement amers, des notes lactées, caramel, vanille", explique Julie Pobel, directrice de l’innovation.

Chez Weiss, Pâques se prépare dès le mois de novembre. "On va rencontrer nos clients chocolatiers avant la campagne de Noël pour eux, parce que c’est le moment où ils réfléchissent, ils goûtent, ils s’approprient la matière, ils imaginent des associations. Les productions commencent à être vendues, produites au mois de février",  poursuit-elle.

Ça ne s’arrête jamais, c’est le monde du chocolat, c’est le rêve

Julie Pobel (Weiss)

à franceinfo

Les enfants sont aussi la cible de Nestlé avec sa marque Smarties. Le géant est, lui aussi, dans la course à l’innovation. On parle même de "collection de Pâques", comme pour un défilé de mode. "La chasse aux œufs est un moment extrêmement fort où il y a besoin d’innovation, de renouvellement des collections, explique Valérie Bréard, en charge de Pâques et de Noël chez Nestlé. Ça demande aux industriels d’être de plus en plus imaginatifs. On regarde aussi ce qui s’inspire des jouets parce que c’est un marché proche du moment du chocolat pour Pâques. On cherche la forme qui va séduire les enfants."

Un savant mélange de nouveauté et de tradition 

Cémoi fait lui aussi partie des grands. Le numéro un français, avec quasiment 30% des ventes de chocolats de Pâques à lui-seul, compte sur ses goûteurs maison. Maud Clarissou, responsable du marketing, déguste du chocolat au moins "une à deux fois par jour". "On a pas mal de nouveautés qui sortent sur tous les marchés. On essaie de déguster nos chocolats et aussi ceux des autres", explique-t-elle.

Le marché de Pâques est un marché créatif. C’est l’occasion d’essayer de nouvelles choses. Nous, on a des petits œufs crumble poire par exemple

Maud Clarissou (Cémoi)

à franceinfo

A peu près 30% de la collection Cémoi est ainsi renouvelée à Pâques avec 50 personnes qui travaillent au quotidien dans les laboratoires recherche et développement du groupe. "On a un aussi un laboratoire aromatique. On teste, c’est important", insiste Maud Clarissou.

Innover est aussi le maître mot des petits artisans chocolatiers, comme la chocolaterie familiale de Marlieu, installée depuis 111 ans dans le Dauphiné. À Pâques, elle passe de 15 à 80 salariés. "Il faut sans cesse innover, que ce soit dans les recettes ou dans les packagings. Il faut montrer du neuf mais en restant classique. On essaie d’avoir de l’imagination mais surtout on écoute nos clients", confirme Pierre de Parscau, l'arrière-petit-fils du fondateur de la chololaterie et, aujourd'hui, à la tête de l'entreprise. Cette année, le petit cochon en chocolat de la gamme de Marlieu s’est ainsi mis au goût du week-end pascal.

On en a fait un au chocolat lait, un au chocolat noir et un rose. On les a appelés 'Il était une fois les trois petits cochons de Marlieu'. Les gens aiment les belles histoires

Pierre de Parscau, artisan chocolatier

à franceinfo

Pierre de Parscau, est aussi très attaché à l’ancrage local. "On a la chance d’avoir des matières premières locales, dit-il, on utilise beaucoup la noix de Grenoble par exemple. Évidemment, le chocolat vient des matières tropicales mais on tient aussi à y associer des matières premières françaises, régionales et ça parle au gens."

Le cacao, lui, vient toujours principalement de Côte d’Ivoire (plus de 40%). Un commerce parfois critiqué en raison des ses conséquences sur la déforestation ou du travail des enfants. Les professionnels français espèrent notamment améliorer la traçabilité des fèves grâce au nouveau label "Cacao Origine Côte d’Ivoire". Les chocolatiers se sont engagés à l’utiliser.

Le reportage de Sophie Auvigne
 

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