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L'Anses appelle à étudier les effets de l'additif E171 (dioxyde de titane) chez l'être humain

L'Agence sanitaire de sécurité des aliments (Anses) a appelé ce 12 avril à étudier les effets sur la santé de l'additif alimentaire E171, quelques mois après la publication d'une petite étude suggérant un effet biologique chez le rat.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Début janvier, des chercheurs présentaient les résultats d’une expérience menée sur une vingtaine de rats dont la moitié recevait une alimentation fortement supplémentée en E171 (un additif alimentaire). Leur constat : les souris du groupe sous E171 présentaient "une baisse de l'activité du système immunitaire de la paroi de leur intestin". Par ailleurs, un terrain micro-inflammatoire se serait développé sur la partie terminale de l'intestin (le côlon), chez 4 des 10 rats exposés à l’additif, "contre aucun dans le groupe témoin". Il s’agissait de lésions pré-néoplasiques dans le côlon – un stade non malin de la cancérogénèse.

Comme le soulignaient les auteurs de ces travaux, il était impossible de déduire de ces observations préliminaires, menées sur un si faible échantillon, l’existence d’un caractère cancérigène à l’additif chez le rat… et à plus forte raison chez l’homme. Néanmoins, précisaient les auteurs, de telles observations justifiaient "une étude supplémentaire de deux ans sur la carcinogénèse (l'origine du cancer), avec des lots de 50 rats mâles et 50 rats femelles".

Trois ministères dans la boucle

La prudence de ces conclusions a constrasté avec la réaction politique à leur égard. En effet, les ministères chargés de l’Économie, de la Santé et de l'Agriculture ont rapidement annoncé la saisine de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) "afin de déterminer si l'additif alimentaire E171 présente un éventuel danger pour les consommateurs". Ce 13 avril, l’agence a officiellement lancé un appel pour étudier "les effets sur la santé" de l’additif. Elle souligne à son tour "la nécessité de conduire […] les études nécessaires à la parfaite caractérisation des effets sanitaires potentiels liés à l'ingestion" de cet additif.

L'agence précise toutefois qu'il est prématuré de remettre en cause les conclusions rassurantes de l'Union européenne sur ce produit. Elle insiste sur ce fait : on ne peut pas encore "conclure" à des effets sanitaires chez l'être humain. En septembre 2016, l'Autorité européene de sécurité des aliments (Efsa), l'agence de l'Union européenne chargée de l'évaluation des risques dans le domaine des denrées alimentaires, avait conclu que les expositions actuelles des consommateurs au E171 via l'alimentation n'étaient "pas de nature à entraîner un risque sanitaire".

Données scientifiques contre inquiétudes des associations

L'association Agir pour l'environnement, qui a listé 150 produits contenant ce colorant, a appelé ce 12 avril le gouvernement français à "enfin prendre ses responsabilités" et à "interdire l'additif E171" dans l'alimentation, jugeant que l’étude de l’Inra constituait un "signal d'alerte". "A la lecture de l'avis de l'Anses, l'urgence n'est plus d'informer le consommateur mais de le protéger", a-t-elle ajouté, jugeant que "l'inaction du gouvernement engage désormais sa responsabilité pénale".

L'association souligne aussi que la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, avait annoncé en février dans un tweet qu'elle signerait dans la semaine un arrêté "sur l'étiquetage des nanomatériaux dans les produits alimentaires", mais que cette annonce n'a pas été suivie d'effet. Contacté par l'Agence France Presse, le ministère a assuré que cet arrêté serait publié prochainement.

avec AFP

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