Lactalis : "On n'a pas à payer leurs erreurs", prévient un éleveur de la Mayenne
Les 600 éleveurs qui livrent leur production de lait à l'usine de Craon (Mayenne) suivent de près l'affaire Lactalis. Ils ne veulent pas faire les frais de cette crise, comme en témoigne l'un d'entre eux.
Autour de la laiterie de Craon (Mayenne), au cœur de la crise du lait infantile contaminé à la salmonelle, les producteurs de lait suivent de près l'affaire Lactalis. Les 600 éleveurs qui y livrent leur production n'ont pas l'intention d'en faire les frais et veulent sauvegarder leur image de profession très contrôlée, comme en témoigne l'un d'entre eux.
Des contrôles et des contrats pour les éleveurs
La ferme de Vincent Guillet a vue sur l'usine Lactalis de Craon, qui appartenait à la société Celia jusqu'en 2006. L'éleveur gère un troupeau de 33 vaches avec des installations automatiques dans la salle de traite. Ce producteur livre 250 000 litres de lait par an à Lactalis pour 35 centimes d’euro le litre. C’est une petite exploitation, mais comme les plus grandes, elle est très contrôlée. L’éleveur montre "un papier donné par la laiterie qui analyse le lait toutes les semaines". La composition, dit l'éleveur, est contrôlée, c'est-à-dire "les matières grasses, les matières protéiques, mais aussi les cellules et les germes". La production est également vérifiée à la sortie de la citerne, ajoute Vincent Guillet.
Le lait est contrôlé au moins trois fois, avant d’aller dans les lieux de stockage. On a des normes à ne pas dépasser. Sinon, on a des points de pénalités et ça fait du moins sur la paie.
Vincent Guillet, producteur laitier à Craon (Mayenne)à franceinfo
Pour le moment la crise visant le groupe Lactalis n'a pas eu de conséquence concrète pour Vincent Guillet. "Nous avons des contrats, explique-t-il. Notre lait collecté est transformé sur d’autres sites en ce moment. Et une partie reste transformée encore sur Craon pour tout ce qui concerne la fromagerie." Quand on lui demande son avis sur l’affaire, cet ex-porte-parole de la Confédération paysanne, syndicat agricole, ne mâche pas ses mots.
En tant que producteur, on n’a pas à faire les frais des problèmes qu’eux ont connus dans le process de transformation.
Vincent Guilletà franceinfo
L'éleveur martèle que sa profession est soumise à de nombreux contrôles. "Si on a un problème, on en paie les pots cassés directement. Par contre, on n’a pas à payer leurs erreurs", prévient-il. L’éleveur espère que le site de Craon pourra être remis en service totalement dans les prochaines semaines. Ce qui est une perspective de moins en moins probable.
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