Les dangers des compléments alimentaires pour sportifs
Dans un avis publié ce 20 décembre, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) observe que 49 signalements d'"effets indésirables susceptibles d'être liés à la consommation" de compléments alimentaires "pour sportifs" ont été signalés depuis 2009 [1].
Les substances visées sont par exemple la créatine, les protéines du lait (lactosérum et caséines) et la DHEA pour les produits visant l'augmentation de la masse musculaire. Pour les produits présentés comme "brûleurs de graisse", il s'agit notamment de divers extraits de plantes et de nutriments comme la choline et la L-carnitine.
Les effets secondaires recensés, "potentiellement graves" pour certains, sont majoritairement d'ordre cardiovasculaire (tachycardie, arythmie et accident vasculaire cérébral) et psychique (troubles anxieux et troubles de l'humeur).
Au regard de ces signalements, l'agence "déconseille l'usage de ces compléments alimentaires aux personnes présentant des facteurs de risque cardiovasculaire" ou souffrant d'une maladie cardiaque, d'une insuffisance rénale, d'une altération des fonctions du foie ou de troubles neuropsychiatriques. Elle les déconseille également "aux enfants, adolescents et femmes enceintes ou allaitantes".
Des promesses sans preuves
Par ailleurs, l’Anses critique "l'absence de données d'efficacité scientifiquement démontrée" de ces produits, dont les vendeurs vantent pourtant souvent les qualités de "brûleurs de graisse" ou de "volumisateurs" des muscles.
En outre, avertit l’agence, "l'achat sur internet expose de facto davantage le sportif à la consommation de compléments alimentaires frauduleux" ou altérés, "susceptibles de conduire à des contrôles anti-dopage positifs et d'induire des effets sur la santé".
Caféine : attention !
L'Anses déconseille également la consommation de compléments alimentaires contenant de la caféine "avant et pendant une activité sportive", ainsi que "la consommation concomitante de plusieurs compléments alimentaires ou leur association avec des médicaments".
L'organisme sanitaire rappelle par ailleurs la nécessité de prendre conseil auprès d'un professionnel de santé avant de consommer des compléments alimentaires.
[1] Date de la mise en place d'un dispositif national de vigilance.
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