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Problème de recyclage dans les fast-food : "On leur a donné du temps pour mettre en place cette obligation"

Nicolas Garnier, délégué général de l’association Amorce, spécialisée dans la gestion de déchets, estime que les chaînes de fast-food ont eu suffisamment de temps pour mettre en place le recyclage dans les restaurants. 

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Une employée d'un fast-food sort les poubelles, à Toulouse en avril 2012.  (THIERRY BORDAS / MAXPPP)

Les chaînes de fast-food ne respectent pas la loi en matière de gestion des déchets, ont constaté sur place les inspecteurs du ministère de l'Environnement. Une quinzaine de chaînes de restauration rapide étaient convoqués jeudi 30 janvier au ministère pour un rappel à la loi. Les fast-food dénoncent la complexité du système. "Cet argument est difficile à comprendre vu le temps qu'on leur a donné pour mettre en place cette obligation", a expliqué sur franceinfo Nicolas Garnier, délégué général de l’association Amorce (Association nationale des collectivités pour la gestion des déchets).

franceinfo : Est-ce vraiment compliqué pour les chaînes de restauration rapide ?

Nicolas Garnier : Cet argument est difficile à comprendre vu le temps qu'on leur a donné pour mettre en place cette obligation. Cela fait plus de dix ans qu'une structure comme Amorce, et d'autres, demandent à ce qu'il y ait des collectes sélectives dans les restaurants rapides. Elle a été mise en place ces dernières années avec un temps de préparation important. Nous dire, aujourd'hui, que c'est impossible ou qu'elles n'ont pas le temps c'est un peu choquant, sachant que l'obligation de collecte sélective des déchets organiques date de 2012, celle des matériaux, plastiques, cartons, verres, date de 2017. Il y a eu du temps pour préparer tout cela. C'est aussi choquant parce que cela donne le sentiment de recyclage à deux vitesses. On dit aux gens qu'il faut recycler chez eux et quand ils sortent dans les restaurants rapides et les TGV il n'y en a pas. Cela interroge le citoyen sur le moment où il doit faire un effort.

Que faut-il faire ?

Beaucoup de ces déchets ne sont pas recyclables et cela pose une question sur les choix de matériaux qui ont été faits. On appelle à ce qu'il y ait une vraie réflexion là-dessus. La question de la signalétique est également à améliorer. Sur la plupart des produits consommés vous avez un certain nombre de logos qui sont complètement confusants pour le consommateur. Ils leur font croire que le produit qu'ils sont en train d'acheter est recyclable ou recyclé et on voit très régulièrement que ces informations sont mensongères. Donc, là aussi nous soutenons le gouvernement dans son envie de remettre un peu d'ordre dans tout cela. Il est temps qu'un certain nombre d'acteurs qui ont des obligations légales, y compris de ne pas mettre en place d'informations tronquées sur leurs produits, le fassent.

Comment obliger les chaînes de restauration rapide à respecter ces obligations ?

Quand une amende n'est pas dissuasive, c'est qu'il faut la revoir. On entend aussi la nécessité de dialogue. Pendant quelques années un certain nombre de chaînes de restauration ont pris contact avec les collectivités locales pour voir s'il pouvait y avoir des partenariats. Si les collectivités locales collectent les ménages, elles peuvent aussi collecter les fast-food. Mais ils devaient payer car ça ne pouvait pas être les taxes locales qui payaient pour les fast-food. Bizarrement, on ne les a plus entendus. On est prêts au dialogue mais il faut que chacun paie pour les déchets qu'il génère.

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