Audition : en France, un adulte sur quatre est touché par une forme de déficience auditive, selon une étude de l'Inserm
Cette étude menée sur un échantillon "large et représentatif" de la population française adulte va permettre "de dresser un état des lieux fiable et d’apporter des clés aux décideurs publics", explique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale.
En France, un adulte sur quatre (25%) est touché par une forme de déficience auditive, selon une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), publiée vendredi 17 juin. La déficience auditive invalidante, plus grave, concerne 4% des adultes.
Selon l'étude, la proportion de personnes touchées varie suivant leur âge, mais aussi leur niveau de vie, leur exposition au bruit au travail, ou leurs pathologies cardiovasculaires. Les chercheurs précisent que les probabilités les plus élevées de souffrir d’une déficience auditive concernent notamment les personnes âgées, les hommes, les individus avec un indice de masse corporelle (IMC) élevé, ou encore la présence d’un diabète, ou des antécédents de dépression. À l'inverse, ils notent que le fait d’avoir un revenu ou un niveau d’éducation plus élevé, de vivre seul et d’habiter en zone urbaine est associé à des probabilités plus faibles de déficience auditive.
Une "problématique de santé publique majeure"
L'étude de l'Inserm met également en évidence que le recours aux appareils auditifs est particulièrement faible chez les personnes âgées - proportionnellement plus touchées par une déficience auditive invalidante - les hommes, les fumeurs et les personnes ayant un IMC élevé. Seuls 37 % des patients touchés par une déficience auditive invalidante portent un appareillage.
L'Inserm rappelle qu'environ 1,5 milliard de personnes dans le monde sont concernées par une déficience auditive. Les projections de l’OMS suggèrent que, d’ici 2050, elles seront 2,5 milliards. L'institut pointe donc une "problématique de santé publique majeure", sachant que la déficience auditive est associée notamment "à une dégradation de la qualité de vie, à l’isolement social, la dépression, le déclin cognitif ou encore la démence".
"Des solutions efficaces existent"
L'étude publiée vendredi permet donc de disposer de données "plus robustes" permettant "d’éclairer les politiques publiques". Jusqu'à présent, les études portaient sur des petits échantillons de participants peu représentatifs, dont il restait compliqué de tirer des généralités. Ici, les chercheurs de l’Inserm, l’AP-HP, l'Université Paris-Cité et l’hôpital Foch se sont appuyés sur les données de 186 460 volontaires, âgés de 18 à 75 ans, représentatifs de la population générale adulte, et chez qui la surdité a été mesurée à partir de tests auditifs.
Cette étude menée sur un échantillon "large et représentatif" de la population française adulte va permettre "de dresser un état des lieux fiable et d’apporter des clés aux décideurs publics alors que des solutions efficaces existent pour prendre en charge ce problème de santé majeur", soulignent ses auteurs. La France a récemment adopté une mesure permettant le remboursement des appareils auditifs par la Sécurité sociale. Au moment de cette étude, ce n'était pas encore en vigueur. L'Inserm espère donc que les recherches à venir évalueront l’efficacité du dispositif afin de pouvoir encourager le recours aux appareils auditifs.
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