Balancement asymétrique des bras : l'étrange cas Vladimir Poutine
Une équipe de neurologues s'est intéressée à la démarche étrangement asymétrique de Vladimir Poutine et quelques autres personnalités de la Fédération de Russie, présentant collectivement cette particularité… Souffrent-ils d'une pathologie inconnue ?
La tradition est immuable et réjouissante : à l'approche des fêtes de fin d'années, le très sérieux British Medical Journal (BMJ) édite des études rigoureuses sur des thèmes particulièrement décalés. Le ballet 2015 s'ouvre sur un cas médical particulièrement étonnant, dont le sujet n'est autre que Vladimir Poutine.
Intrigués par les démarches du président de la fédération de Russie, de son Premier ministre Dmitri Medvedev et de quelques hauts responsables du gouvernement - caractérisées par un balancement asymétrique des bras, avec une quasi immobilité du droit - des neurologues portugais, italiens et néerlandais ont analysé avec méthode des vidéos de leur intervention publique, en quête d'une explication.
Les hypothèses qui viendraient spontanément à l'esprit d'un médecin (blessure de l'épaule, paralysie d'Erb–Duchenne, signe précurseur de la maladie de Parkinson, séquelle d'un AVC, d'une souffrance fœtale ou de la polio) semblent réfutées par les compétences sportives notoires et par la dextérité du président. Surtout, comment expliquer que tous ces hauts dirigeants souffrent de la même pathologie ?
Les neurologues jugent probable que les dirigeants russes qu'ils ont étudiés aient eu leur démarche modelée par des entraînements intensifs au sein du KGB ou de l'armée. A l'appui de cette allégation, les auteurs renvoient à un ancien manuel d'entraînement du KGB, qui préconise de maintenir la main droite collée au corps pour dégainer rapidement.
Reste que Dmitri Medvedev, qui présente le balancement asymétrique le plus léger parmi les personnalités étudiées, n'a pas eu de formation militaire. S'agirait-il, dans son cas, d'un mimétisme plus ou moins inconscient, destiné à plaire à son président ?
En conclusion de leur article, les chercheurs notent que les antécédents militaires des patients devraient être pris en compte par les neurologues pour éviter des erreurs de diagnostics lorsqu'ils constatent une asymétrie de la démarche…
Source : “Gunslinger’s gait”: a new cause of unilaterally reduced arm swing. R. Araújo et al. BMJ, 14 dec 2015; 351 doi: http://dx.doi.org/10.1136/bmj.h6141
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