Cancer de la prostate : le dosage du PSA encore pointé du doigt
Le dépistage précoce du cancer de la prostate est-il réellement utile ? Depuis des années, cette question divise la communauté scientifique. Une simple prise de sang suffit aujourd'hui à mesurer le taux de PSA, une substance fabriquée par la glande prostatique. Si le dosage est élevé, il peut signaler la présence d'un adénome ou d'un cancer. Mais l'efficacité de ce test de dépistage est contestée. D'après certains médecins, il provoquerait un surdiagnostic et donc, des actes de chirurgie inutiles.
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Une étude américaine publiée ce mardi 6 mars 2018 dans la revue médicale JAMA a suivi 70.000 hommes. Parmi eux, 40.000 avaient eu une prise de sang pour doser leur PSA. Dix ans plus tard, leur taux de mortalité par cancer de la prostate n'était pas plus faible que les autres. Mieux vaut toutefois ne pas en tirer de conclusion hâtive, d'après l'urologue François Haab. "Le cancer de la prostate évolue très lentement. Dix ans ne suffisent pas pour mesurer l'impact en terme de mortalité. Il faut attendre quinze ans, si ce n'est vingt, après le diagnostic. C'est la première limite. La deuxième, dans les cancers de la prostate, il existe plusieurs familles. Cette étude tient surtout compte des tumeurs très peu agressives, ce qui biaise les résultats".
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Pour ce médecin, le dépistage systématique du cancer de la prostate par le dosage du PSA n'est pas problématique dans la mesure où il permet de diagnostiquer les cancers à bas risque, qui doivent simplement être surveillés, des cancers à haut risque. "C'est bien ces cancers que l'on veut dépister parce qu'ils représentent un danger pour le patient. Des métastases peuvent survenir et augmenter le risque de mortalité", explique-t-il.
Grâce à ces suivis plus ciblés, les interventions lourdes comme l'ablation de la prostate seraient réservées aux cancers les plus menaçants.
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