Les prix provisoires de deux anticancéreux innovants fixés à plus de 300 000 euros par patient
Le prix unitaire du Yescarta, traitement du laboratoire américain Gilead, a été fixé à 350 000 euros par patient en France, tandis que celui du Kymriah, développé par le géant biopharmaceutique suisse Novartis, atteint 320 000 euros.
Les prix temporaires en France de deux thérapies cellulaires (CAR-T) très innovantes contre certains cancers ont été fixés à des niveaux supérieurs à 300 000 euros par patient, selon des données du ministère de la Santé consultées mercredi 9 janvier par l'AFP. Le prix unitaire du Yescarta, traitement du laboratoire américain Gilead, a été fixé à 350 000 euros par patient, tandis que celui du Kymriah, développé par le géant biopharmaceutique suisse Novartis, atteint 320 000 euros.
Ces prix ont été fixés par les fabricants pour la période suivant la fin de leurs autorisations temporaires d'utilisation (ATU), dans l'attente d'un tarif final qui sera négocié cette année avec l'Etat, via le Comité économique des produits de santé (CEPS). Ces tarifs provisoires ne correspondent donc pas forcément aux prix décidés à l'issue des discussions avec le CEPS. Dans l'hypothèse – probable – où ces prix finaux seraient inférieurs, les laboratoires devront rembourser la différence à l'Assurance-maladie.
Près de 400 patients français concernés
Les montants conséquents demandés par les deux laboratoires s'expliquent en partie par la grande complexité de ces thérapies. Elles consistent à prélever des cellules immunitaires (les lymphocytes T) chez un patient, puis à les modifier génétiquement in vitro pour les rendre capables, une fois réinjectées dans l'organisme, de détecter et tuer des cellules cancéreuses.
Néanmoins, les thérapies CAR-T s'adressent pour le moment à un nombre très limité de patients. Gilead estime qu'environ 400 malades français seraient potentiellement éligibles pour son traitement chaque année. Il est pour l'instant indiqué pour les patients adultes atteints d'un lymphome B à grandes cellules, en rechute ou réfractaires après au moins deux traitements précédents, et ayant une espérance de vie d'à peine six mois. D'après le laboratoire américain interrogé par l'AFP, Yescarta devrait représenter "moins de 0,5% du budget du cancer en France, et moins de 0,03% du budget de la Sécurité sociale".
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